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Critique de loreleirocks


Il doit y avoir une erreur.
Je n'ai pas dû lire le même livre qui reçoit de si bonnes critiques que tous les autres lecteurs... Ce livre n'est ni un polar, ni un thriller, comme indiqué sur le quatrième de couverture et les sites de vente ou critique de livres...
Vous allez sans doute me le dire : je n'ai rien compris.

Je viens de terminer une histoire se déroulant dans une petite ville en carton-pâte et aux teintes technicolor d'un Vieux Sud de brochure résumant les charmes vieillots de la Géorgie pour amateurs de voyages organisés... (En prime, une traversée de plusieurs états en suivant le détail du prospectus des célèbres bus Greyhound d'Augusta Falls à New York!).
400 pages entre prose, à mon humble avis, inutilement pompeuse, retraçant la vie mélodramatique d'un gamin si précoce et mature qu'il en est surréaliste, et collage de références historiques sans véritable intérêt pour le déroulement du roman (la famille allemande en bouc émissaire est particulièrement mal intégrée à l'intrigue et juste là, en passant).

Je n'ai pas trouvé la motivation pour les meurtres (vous me direz, au moins on évite les clichés de l'analyse de comptoir).Ni de développement d'atmosphère dans la petite ville choquée par ces meurtres impensables (ce qui aurait été particulièrement intéressante dans une petite ville du Vieux Sud dans les années 40 et 50 où tout le monde se connaît), non, à la place, on a seulement deux pages de conversation entre le shérif et 3 habitants voulant s'en prendre à l'allemand (certains diront que la scène prend un autre sens après lecture du dénouement. Et?). Pas non plus de raison pour l'obsession du narrateur (autre qu'une promesse elle même sans véritable fondement). La tension m'a paru particulièrement basse pour la (pseudo-)intrigue policière avec un non-dénouement, puisque tout ce que fait l'auteur/narrateur est livrer le nom du coupable et partager sa soudaine réalisation que certains détails ne sont en fait pas des détails (vraiment?).
Le Sud n'est pas un personnage. New York non plus. Les personnages sont unidimensionnels. À part peut-être la mère de Joseph dans sa "période tardive"... Non, en fait il n'y a qu'un personnage et il eclipse tout le reste : l'écrivain, le narrateur, Joseph.
Beaucoup de bruit. Beaucoup d'égo. Un best seller. Je ne le nie pas, Ellory sait écrire. Finalement, j'aurais dû me fier à ma première impression lors de la lecture de "A Simple Act of Violence" et en rester là.

Le traducteur a-t-il fait un boulot formidable en gommant ce qui fait grincer des dents en anglais et ne paraît pas en français?
Dans le texte en anglais, ça crève les yeux que l'auteur est britannique et pas états-unien et qu'il ne semble pas savoir d'où ni de qui il parle. D'abord il y a trop de termes britanniques, et surtout un tas d'anachronismes langagiers. Ça fait bâclé. Oui, je chipote.

Enfin, le plus gros fou rire, involontairement provoqué par l'auteur, que j'ai pris depuis des lustres en lisant : Quand le shérif et Joseph passent d'un registre de langue soutenu (où le shérif explique gentiment à Joseph qu'il sait lire et que sa belle-soeur ou son beau-frère, je ne sais plus, bibliothécaire lui envoie deux douzaines de livres tous les ans quand la bibliothèque renouvelle son stock, comme si dans les années 40, les livres ne coûtaient pas cher et les bibliothèques s'en débarrassaient...) à un langage super familier et tellement caricatural que (si j'étais du sud des USA, je le prendrais très mal) je me suis soudain retrouvée dans le bureau du maire de Baltimore dans The Wire, assistant à un pétage de plomb du Sénateur Clay Davis mieux connu pour ses "sheeeeeee-it!!" mémorables, ici prononcés par le shérif, entre autres. Au moins un point positif...
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