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Critique de gouelan


Joseph est un jeune garçon qui commence à découvrir le plaisir d'écrire des histoires dans ses cahiers d'écoliers. Mais il aurait aimé ne jamais croiser le chemin de cette effroyable histoire qui sème la terreur et l'angoisse dans les coeurs des villageois.

Quel est le visage de cet homme qui commet ces actes ignobles ? Que se passe-t-il dans la tête de ce monstre pour qu'il se transforme en bête féroce ? L'ange de la mort parcourt la campagne, son ombre géante s'abat sur d'innocentes créatures, fauche leurs vies, sans laisser aucun indice derrière elle. Comment démasquer cet homme qui a peut-être une figure d'ange ?

Joseph voudrait arrêter ce massacre. Il veut être l'ange gardien des petites filles. Il se sent coupable de ne pas agir et de ne pas avoir réalisé sa promesse. Ce fardeau le poursuivra toute sa vie. Il sera hanté par les voix cristallines de ses petites filles qui ne demandaient qu'à jouer et à voir la beauté du monde.

Là-bas, en Europe, d'autres auraient dû aussi réagir à la barbarie. Les coupables étaient nombreux et visibles, car ceux-là ne se cachaient pas. Ils n'étaient pas des ombres insaisissables. Ils étaient des démons qui n'avaient pas des allures d'anges. Il ne fallait pas détourner les yeux et se taire.

Puis la guerre a pris fin, mais pas les crimes d'enfants en Géorgie. Joseph, lui, ne peut pas oublier, même si l'homme ne sévit plus dans son village. Il ne peut pas faire comme s'il n'était plus concerné, baisser les yeux, se taire et continuer son chemin. Il sentira toujours le fantôme de cet homme peser sur ses épaules et les voix qui le supplient de les libérer, de les aider à retrouver la paix.

Tout comme Joseph, on est piégé dans la toile du monstre jusqu'à la fin du récit. L'émotion et l'effroi sont transmis par une écriture sublime. Seul le silence nous plonge dans de sombres abîmes, dans un tonnerre d'épouvante, pour enfin nous laisser dans un silence, un murmure apaisant, comme une plume d'ange qui nous frôle pour nous réconforter, pour nous faire desserrer les poings.
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