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Critique de Meps


J'ai finalement découvert Ellroy par le biais de L.A. Confidential... ou plus précisément de l'adaptation cinématographique du livre. J'en garde un souvenir plutôt désagréable. Je regardais beaucoup de films à l'époque et j'avais eu du mal à entrer dans l'intrigue touffue, alors que j'apprécie particulièrement Kevin Spacey en tant qu'acteur. Il m'était resté une impression de complexité inutile qui m'avait ennuyé à la longue.

Je replonge aujourd'hui dans le livre après avoir dévoré la trilogie Underworld USA, la trilogie Lloyd Hopkins ainsi que le Dahlia Noir et le grand nulle part, les deux premiers tomes du quatuor de Los Angeles. Je me suis habitué au style Ellroy, à sa complexité permettant de rendre au mieux une réalité pourtant en bonne partie fictionnelle. le maître reste fidèle ici à son style mélangeant les coupures de journaux, les rapports d'enquête avec un récit chirurgical des investigations et des états d'âme de ses personnages.Ce récit a ceci de particulier qu'il a pour cadre exclusif la police de Los Angeles au travers de trois de ses membres, représentatifs de plusieurs modèles de policiers, du dur à cuire au fils à papa propre sur lui, en passant par le flic un peu ripoux et profitant des enveloppes de la presse à scandale avec laquelle il collabore.

Le récit est bien sûr l'occasion de rencontrer aussi les différentes composantes des bas-fonds de la société: grand bandits et petits truands, call girls de luxe et starlettes ratées plongeant dans la prostitution. Mais le recentrage sur les intrigues internes à la police fait toute l'originalité de ce tome et on assiste abasourdi aux différentes luttes d'influence avec pour objectif de grimper dans la hiérarchie pour certains, de régler des comptes personnels pour d'autres, de s'enrichir pour la plupart.

Comme souvent chez Ellroy, on finit écoeuré par cette peinture au vitriol que l'on sent plutôt réaliste et qui nous montre à quel point les questions de justice et d'équité sont finalement reléguées au second plan, même quand les protagonistes eux-mêmes cherchent à se persuader qu'elles sont leurs combats principaux.

Mention spéciale aux trois personnages féminins de Karen Morrow, Lynn Bracken et Inès Soto, qui une fois n'est pas coutume chez Ellroy ne sont pas simplement des potiches ou des victimes désignées mais bien les principaux "moteurs" des personnages principaux, tous trois des hommes quand même, on ne refera pas totalement notre American Dog !
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