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Critique de oblo


oblo
08 novembre 2015
Los Angeles, 1950. le cadavre de Marty Goines, ancien cambrioleur devenu jazzman, est retrouvé atrocement mutilé dans un champ. Dans le même temps, le procureur Ellis Loew met en place une enquête visant à mettre à jour les façons dont les influences communistes ont gangrené le cinéma hollywoodien. A la clé, pense Loew, une formidable opportunité pour s'offrir une virginité politique en vue d'une carrière politique. Pour ce faire, il fait appel à Mal Considine et à Dudley Smith, un géant Irlandais rougeaud à la réputation terrible. Les affaires vont se coopter et aller vers des dénouements brutaux.

James Ellroy use d'une langue qui ne souffre aucun élément inutile. Les phrases sont courtes, concises, le vocabulaire se fait tantôt précis, technique, tantôt argotique qui rend hommage au parler de la rue.

Le livre est centré autour de trois personnages : Mal Considine, héros de guerre, tueur de nazi, lieutenant de police qui doit aussi faire face à des problèmes conjugaux qui peuvent lui retirer son fils – qui ne l'est pas vraiment –, Stefan, un jeune Tchèque qui a connu des choses terribles durant la guerre. Danny Upshaw, 27 ans, est un jeune flic idéaliste, refoulant son homosexualité et qui est obsédé par les crimes qui sont perpétrés. Turner « Buzz » Meeks, homme de main de Howard Hughes et de Mickey Cohen (l'un des deux parrains de la mafia angelinos), ancien flic refourgueur de came, qui accepte d'aider le procureur Loew pour l'argent.

Dans le Los Angeles des années 1950, les cinémas d'Hollywood tournent à plein régime, engageant nombre de petites mains qui réclament des droits sociaux. Certains d'entre eux manifestent, sous la houlette de l'UAES, syndicat principal que voient d'un mauvais oeil Ellis Loew et Mickey Cohen, l'un pour la menace rouge qu'ils représentent, l'autre parce qu'il veut placer son propre syndicat des Camionneurs au sein des studios hollywoodiens. Clairement, Ellroy veut plonger le lecteur dans un Los Angeles loin des paillettes. C'est le Los Angeles des clubs de jazz glauques, de la corruption policière généralisée, des rivalités de territoires (entre les mafieux Mickey Cohen et Jack Dragna, entre le LAPD et le LASD), des terrains vagues où les cadavres sont balancés. C'est le Los Angeles des perversions sexuelles, des envies non assumées ou inassouvies, des snuff movies, du chantage et de la violence physique. C'est un grand nulle part où se pressent et se perdent les illusions. Seule s'y matérialise une certitude : Los Angeles a trouvé en James Ellroy un peintre aussi redoutable que brillant.
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