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Critique de ibon


Du laid, du très laid. Comme on l'aime chez Ellroy. Une construction méticuleuse du récit écrit comme à la mitraillette avec des phrases courtes. Et puis sa recette de toujours: faire bouillir le lecteur dans le bain le corruption et de racisme qui semblait régner au sein de la police de Los Angeles (le LAPD) du début des années 40 à la fin des années 60.

Hawaï, le 6 décembre 1941. L'armée impériale nippone détruit la base américaine de Pearl Harbor. Juste avant, à Los Angeles, la famille Watanabe est retrouvée morte dans leur maison. La mise en scène laisserait penser à un suicide collectif. Un courrier trouvé sur place, écrit en kanjis, conforte cette thèse tout en dénonçant l'attaque nippone à des milliers de km de là, mais avant qu'elle n'ait eu lieu!
Comme toujours Ellroy intègre un contexte historique très prégnant dans ses histoires. de la grande histoire jusqu'à l'anecdote: même si les dégats furent mineurs, des sous-marins japonais ont réellement fait régner la terreur sur les côtes californiennes!

De plus, Ellroy s'empare volontiers de personnages réels pour les associer aux siens.
Le tout se complaît souvent dans le côté sulfureux des personnages: homosexualité, corruption, violence, drogue et sexe. Que penser par exemple du jeune J.F. Kennedy ou de l'actrice Bette Davis en 1941? Il suffit de cocher le bon mot dans la liste ci-dessus: S.....

Au premier rang de la floppée de personnages présents dans cet ouvrage et que l'on trouvera par la suite dans "le quatuor de Los Angeles", un Irlandais à l'accent chantant, le plus redoutable et le plus corrompu des flics de LA. J'ai nommé Dudley Smith: tout en réflexion et action. Ses moyens: la connivence et la violence.

Les autres personnages gravitent autour de sa personne. Craint, admiré et haï: Dudley Liam Smith . Ellroy l'emploie dans les meilleures scènes.

Le seul bémol à ces louanges viendra de la lecture du journal de K. Lake qui, intercalé dans le flux des lignes narratives, m'a semblé moins intense que les autres. Cette jeune femme prête à tout s'englue dans des idéaux parfois contraires et l'on sombre d'ennui avec elle.

Enfin, j'ai relevé que le slogan "America first" faisait des ravages, non seulement aujourd'hui mais aussi à l'époque du récit. de très nombreux Japonais vivants à L.A. ont subi des privations de liberté, des rafles, la confiscation de leurs biens ou pire. Ellroy en fait le coeur de son intrigue: des listes arbitraires ou pas de suspects japonais sont l'un des sujets du livre.
En 1941, les services de police et les fédéraux du FBI de M. Hoover craignaient des complots japonais. Alors, tous les moyens étaient bons pour briser "la cinquième colonne" à LA.

Comme toujours, un roman d'Ellroy est instructif et dérangeant. Vivement la suite!
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