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Critique de Meps


Quand on est un fan d'Ellroy, on a pris l'habitude de découvrir l'essentiel de l'histoire par le biais des policiers, d'enquêteurs, d'agents du FBI. Ceux-ci sont parfois véreux, parfois bourrés d'incertitudes et de démons mais c'est leur yeux qui nous permettent de découvrir les affres des enquêtes sordides qui sont le plaisir du Dog Ellroy.

C'est ici au coeur d'un esprit dérangé qu'Ellroy s'invite. Lui qui n'a jamais épargné la noirceur dans ses récits plonge ici aux racines du mal. Il est tellement réaliste qu'on en viendrait presque à craindre que le livre soit utilisé comme guide pratique par des criminels en puissance, tant les tactiques utilisées pour ne pas se faire prendre sont parfaitement décrites. La montée de la folie est également particulièrement bien rendue, et la manière dont le personnage principal s'arrange pour composer avec elle.

La construction à partir de la fin et autour d'un récit par le criminel lui-même de son parcours n'est pas diablement originale mais elle permet de répondre au projet de la compréhension intime de ce qui fabrique le monstre: son enfance, ses rencontres, les choix qu'il fait pour nourrir ses démons. Rassurez-vous, fan d'Ellroy, il ne peut pas totalement oublier ses marottes habituelles: il y aura bien des coupures de presse, des comptes-rendus d'enquêtes qui répondent aux confessions du criminel. le final introduit également un personnage d'enquêteur qui ressemble bien plus aux protagonistes habituels du Maître.

Un roman original donc dans la bibliographie d'Ellroy, assez éloigné également du contexte politique alors qu'il a d'habitude la volonté d'inscrire ses histoires dans leur époque. La plume et le style restent brillants, mais il est plaisant de voir que ce grand auteur sait aussi sortir de sa zone de confort et se mettre ainsi en danger. C'est d'ailleurs un des rares romans qui soit hors d'une trilogie ou d'une tétralogie, preuve encore s'il en fallait de la particularité de cet opus.
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