Citations sur Un autre regard, tome 1 : Trucs en vrac pour voir les.. (24)
Il se passe la même chose avec les mouvements de rébellion actuels.
Que se soit un ouvrier qui arrache la chemise du responsable qui est en train de ruiner sa vie,
un manifestant qui brûle une voiture de luxe,
ou un quartier qui s'embrase la énième fois qu'un proche meurt sous les balles de la police ...
C'est toujours la violence des opprimé-e-s qui est montrée du doigt.
Du coup, je me demande ... quel niveau d'humiliation, quel niveau de violence "légale" subie devra-t-on atteindre, pour qu'on nous estime légitimes à réagir en dehors du cadre que nos oppresseurs ont défini pour nous ?
■ Le regard masculin.
Le truc, c'est que tout notre environnement médiatique incite à regarder et à jauger des corps de femmes. Il en est saturé.
Que ce soit au cinéma, dans la pub, l'univers de la BD, ou les jeux vidéo.
Dans ces univers, les femmes sont non seulement représentées de manière hypersexualisée, mais en plus, bien souvent, elles n'ont ni rôle, ni dialogue, parfois même pas de prénom. En gros, elles sont juste là pour servir de caution 'nichons'. Aussi, on les trouve souvent dans des tenues et des postures improbables vu le contexte. Allez combattre des zombies en string, je vous souhaite bon courage.
Et si vous regardez un peu les images précédentes*, vous pourrez constater l'utilisation fréquente de la position 'fesses seins' : absolument irréaliste d'un point de vue anatomique, mais qui permet au spectateur de mater les deux en même temps !
► voir l'intégralité du paragraphe (et *les images) :
https://emmaclit.com/2016/09/28/le-regard-masculin/
Pourtant, le clitoris est connu depuis le XVIe siècle. A l'époque, on croit que les femmes doivent avoir un orgasme pour tomber enceintes. Autant dire que ces messieurs sont obligés de sortir les doigts.
Sauf que progressivement, on se met à flipper que ces dames se passent un peu trop facilement de pénis.
Alors on interdit la masturbation et on excise. En Allemagne au XIXe siècle, on retire carrément le clitoris des petites filles tentées de se caresser.
Et puis au XXe siècle, on se rend compte que l'orgasme n'a rien à voir avec la fertilité. Alors on efface carrément le mot 'clitoris' du dictionnaire.
Mais attribuer la dépression d'une jeune mère aux hormones, c'est bien pratique. Ça en fait un état " normal " avec une explication scientifique. Pas la peine du coup, de chercher à améliorer sa situation, vu que " c'est les hormones " donc " on y peut rien ".
Alors, messieurs dames les médecins, pourriez-vous prendre conscience du fait que soigner vos patient-e-s, ce n’est pas QUE les maintenir en vie ?
C’est aussi autant que possible… éviter de traumatiser leur corps et leur esprit.
Un collègue tient à m'informer qu'il est satisfait du spectacle que lui offrent nos robes légères. Je suis obligée de lui expliquer que ça ne lui est pas particulièrement destiné. Dans quelle société se sent-on habilité à penser que les femmes sont là pour le plaisir du regard des hommes ?
Et il se passe la même chose avec les mouvements de rébellion actuels. Que ce soit un ouvrier qui arrache la chemise du responsable qui est en train de ruiner sa vie, un manifestant qui brûle une voiture de luxe, ou un quartier qui s'embrase la énième fois qu'un proche meurt sous les balles de la police. C'est toujours la violence des opprimé-e-s qui est montrée du doigt. Du coup, je me demande - quel niveau d'humiliation, quel niveau de violence "légale" subie devra-t-on atteindre, pour qu'on nous estime légitimes à réagir en dehors du cadre que nos oppresseurs ont défini pour nous ?
Cette façon d'agresser une personne, et de lui faire croire que c'est elle qui réagit mal, c'est en fait une technique de manipulation très pratique pour empêcher des personnes de se rebeller. Ça a même un nom : le gaslighting. Il y a deux choses qui facilitent le gaslighting d'une personne ou d'un groupe de personnes :
-la solidarité entre les dominants (dans mon cas, solidarité masculine)
-des conditionnements sociaux qui biaisent notre perception de la réalité (dans mon cas, le patriarcat pousse à voir l'agressivité masculine comme une façon légitime de s'affirmer, et l'agressivité féminine comme de l'hystérie).
Les parents peuvent se partager un congé parental partiellement rémunéré.
Suède : 480 jours payés à 80%
Allemagne : 367 jours payés à 66%
Italie : 10 mois payés à 30%
...Wait for it...
France : 6 mois par parent « indemnisés » de
-
390.52 euros.
En Suède aussi, à la maternité, un lit est prévu pour l’autre parent. Et en Allemagne, au retour à domicile, une sage-femme vient quotidiennement les 12 premiers jours ! Bref, on peut vraiment mieux faire !
Or, si on interagit avec une personne, à l'inverse, on se sert d'un objet. Et voir les femmes comme des objets pose des problèmes évidents de respect de leur consentement...