La maladie est une éponge à double face, elle emporte dans son écume pâle les bonnes choses comme les mauvaises, Missoula, en premier, qui s'est évanouie dans les limbes, mais aussi la totalité de son savoir.
Puisque c'est une souffrance sans espoir de guérison, elle peut être rangée dans les maladies du désespoir. Je suis en train de te perdre et je le sais même si paradoxalement tu ne le sais pas. Tu vas t'éloigner chaque jour. Tu resteras avec nous jusqu'au moment où tu ne le pourras plus. Tu iras dans un hôtel aseptisé où il y a des codes partout pour que tu ne puisses pas t'échapper. Une geôle capitonnée pour que tu ne te fasses pas mal, une prison avec d'autres perdus comme toi, même qu'on les trouvera pires que toi et qu'on pensera naïvement que là-bas n'est pas ta place
Quelqu'un qui vous quitte vous rend votre liberté et vous permet de vivre autre chose.
C'est fou comme la joie des uns ternit parfois celle des autres.
L'inconnu ne fait plus peur dans la mesure où il est toujours connu de quelqu'un d'autre. Il suffit de se relier à ce quelqu'un d'autre-là pour que l'angoisse s 'estompe.
La maladie est un isoloir, elle met la personne atteinte d'un côté et les proches de l'autre. La démence enferme, on a beau voir le paysage à travers la herse de fer forgé, les murs se resserrent comme une main avide qui reprendrait ses billes.
Elle veut désormais vivre sa vie et décider de ce qui la remplit. Egault peut grincer, pester, menacer, elle ne pliera pas.
L'intolérance des parents est le plus grand crime au monde et le seul dont on ne parle pas.
Ses phrases n'en sont plus, elles ressemblent de plus en plus à des troncs coupés qu'à de véritables branches porteuses.
Cacher-mentir ou montre-trahir, le choix s'apparente à un tiraillement proche du supplice.