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Critique de MarianneL


Dans un pays en guerre, visiblement dans les Balkans, on s'attache aux pas, aux gestes, au souffle et à l'attente d'un sniper embusqué sur les toits, tireur hanté par la discipline et le désir « esthétique » du tir parfait.

Myrna, une jeune femme de quinze ans, qui vient de perdre son père dans un bombardement, s'installe chez lui pour l'aider à soigner sa mère malade et qui part à la dérive. Bientôt, le corps de Myrna, aperçu derrière les persiennes à la tombée du jour, obsède le tireur.

Tout se broie dans la guerre, dans l'obsession du tireur et son incapacité à se faire entendre autrement que par le feu de son arme, broyée sa relation avec son ami Zak qui torture et viole et que le narrateur tente de retenir, broyées les tentatives, de toutes façons vouées à l'échec, d'établir une relation avec Myrna.

« Je ne pouvais pas parler. Je serrai les dents à me les briser en mille morceaux. »

La perfection du tir est le premier roman de Mathias Enard, publié en 2003 et, cinq ans avant l'immense « Zone », il révèle déjà une maîtrise impressionnante.

« La meilleure heure, c'est l'aube. La lumière est parfaite, pas trop aveuglante, il n'y a pas de reflets. Les gens se lèvent dans un nouveau jour et se méfient moins. Ils oublient pendant une seconde ou deux que leur rue est en partie visible depuis nos immeubles. C'est à l'aube que j'ai fait certains de mes meilleurs tirs. Par exemple cette dame qui avait l'air toute joyeuse de sortir de chez elle, avec sa jolie robe et son panier. Je l'ai eue dans la nuque, elle est tombée d'un coup, comme une marionnette, les fils coupés. »
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