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Critique de LaBiblidOnee


C'est avec cette belle couverture, un peu d'Alcool et beaucoup de nostalgie que j'ai goûté à l'Esprit d'hiver, tandis que la météo, chez moi, est coincée à quinze degrés sous une pluie diluvienne... Avec Mathias, j'ai quitté Paris en direction de la Russie, pour remonter dans le transsibérien : Il y accompagne, dans un dernier voyage, son ami Vladimir qui vient de mourir.
« Moi qui hais les voyages me voilà servi, des heures et des heures devant moi, seul avec Vladimir qui ne parle pas, seul avec les souvenir, l'alcool et la nostalgie, voilà tout ce qui reste, comme disait Tchekhov ».


Dans ce train, ses pensées se dénouent et l'obsèdent, se déversent, insistent là où elles blessent. C'est leur dernière chance de se révéler, d'exister avant le grand oubli. Au gré des souvenirs qui s'égrainent, nous apprendrons comment il aimait Jeanne, comme elle a quitté Paris pour ses études à Moscou, comment elle a rencontré Vladimir. Comment elle le lui a présenté. Comme ils se sont aimé, tous les trois. Un vrai trio.
« des poupées russes, comme nous trois, trois matriochki entrées l'une dans l'autre se sont séparées, j'étais la plus petite, j'étais la plus petite, Vladimir, je profitais de votre chaleur à tous les deux, j'oubliais mon vide intérieur dans cette cavité amie ».


Un trio, vraiment ? Alors pourquoi as-tu quitté Moscou, Mathias ? Etait-ce pour elle, pour lui, pour toi ? Que fuyais-tu vraiment ? Pourquoi tous ces cachets, dans ta valise ? Et au fait, de quoi est mort Vladimir ?
De ses souvenirs bercés de nostalgie, floutés de larmes et de vapeurs d'alcool, émerge la vérité. D'abord niée, puis honteusement camouflée, finalement trop intense ; d'une effrayante limpidité.
Un monologue de 90 pages qui s'adresse autant à son ami qu'à lui-même.


Si la mise en route m'a semblé un peu maladroite, c'est un récit effet boule de neige qui nous entraîne, de plus en plus irrésistiblement, vers le long fleuve intranquille d'un Amour qui semble impossible.
« Maintenant je préfère me laisser aller à la drogue douce du souvenir, bercé par les errances de ce train qui danse comme un ours sur ses traverses ».


Un voyage parsemé de jolies phrases, de références littéraires et historiques. A lire pour l'ambiance et ce léger mystère à percer, même si 90 pages, peut-être, ne suffiront pas pour nous marquer longtemps.
« J'ai su que je n'arriverais jamais à écrire comme cela, je n'étais pas assez fou, ou pas assez ivre, ou pas assez drogué, alors j'ai cherché dans tout cela, dans la folie, dans l'alcool, dans les stupéfiants, plus tard dans la Russie qui est une drogue et un alcool j'ai cherché la violence qui manquait à mes mots……………. »
Seule la suite de cette citation vous aiguillera vers la bonne voie. Sera-ce un terminus ?
« Tu n'es pas mort encore, tu n'es pas encore seul », lui répète Jeanne.


Avec au bout du compte, cette question qui demeure : « Qu'est-ce qu'on cherche dans les déplacements, que veut-on dans les voyages »…?
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