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Critique de latina


Entendons-nous bien : j'octroie 5 étoiles au style de Mathias Enard, dans cette « Rue des Voleurs ». Ton dramatique mâtiné d'ironie à certains moments, surtout au début.
Poésie indéniable dans les descriptions nombreuses.
Et phrases « trash », sans concession, pour expliquer le parcours semé d'embûches de son héros, un jeune Marocain de 20 ans plein d'illusions.

Mais si le style m'a enchantée, la désespérance qui sourd à chaque page m'a plongée dans un abîme de noirceur. C'est que la vie ne l'a pas gâté, Lakhdar, ou plutôt, il n'a pas aidé la vie à être son amie. En flirtant de manière trop prononcée avec sa cousine Meryem, il n'a pas pensé aux conséquences. Et pourtant, il est obligé d'assumer l'ostracisme de sa famille, et devra à partir de cet instant se débrouiller seul. A 20 ans, les rencontres sont capitales...et celles-ci influenceront son destin telles un couperet. le monde flambe, le printemps arabe fleurit, les révolutions et les Indignés éclatent sur les places. Et puis Marrakech la belle connait un attentat à la bombe dans un de ses cafés les plus célèbres. Nous sommes en 2011, les Islamistes grondent... Dans ce contexte en ébullition, Lakhdar essaie de se sauver par les livres. Un explorateur marocain du 14e siècle, Ibn Batouta, né à Tanger, l'influence particulièrement, il aimerait tellement suivre ses traces. Il aime les poètes arabes, aussi.
Mais de Tanger à Barcelone, en passant par Algesiras, la mort imprime son sceau sur ce jeune innocent plein d'espoir... de page en page, laissera-t-il le sort s'abattre sur lui ?

Moi, en tout cas, je subis de plein fouet cette ambiance délétère, pleine de cafards, de cadavres, de misère, de violence et de drogue. Encore une fois, je me dis que j'aurais dû lire à un autre moment ce roman fougueux où la désolation guette, telle une bête tapie prête à fondre sur sa proie. J'ai été cette proie. J'ai accompagné Lakdhar dans ses pérégrinations à travers l'amour et la mort.
Mathias Enard a réussi à m'entrainer sans concession dans les tourbillons de cette époque tourmentée, que nous vivons encore, que je vis par l'intermédiaire des médias, qui me talonne, qui nous talonne.
Et je n'en peux plus.
Donc, la mort dans l'âme, j'octroie 3 étoiles à ce roman qui m'a vaincue
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