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Critique de Amelieb


A Milan, un homme prend un train direction Rome. Il va retrouver des émissaires du Vatican pour leur donner une mallette chargée d'informations en échange d'une nouvelle identité, d'une nouvelle vie. Qui est cet homme? Que contient sa mallette? Il s'appelle Francis Servain Mirkovic mais son nom importe peu. L'essentiel est qu'il a d'abord été soldat dans l'armée croate engagée en Bosnie avant de travailler pour les services de renseignements français sur toute la Méditerranée, sa Zone. Au fur et à mesure de ses pérégrinations, cet espion a récolté des informations concernant l'histoire de la violence en Méditerranée. Ce qui débuta comme un passe-temps devint pour lui l'occasion de se repentir. Ainsi, durant le long trajet qui le mène à Rome, Francis Servain Mirkovic pense à ses découvertes faites de guerres antiques, de guerres modernes, de villes détruites, de bourreaux, de victimes, de génocides, de décapitations, de meurtres, de suicides et d'Art. Puis, au détour de cette histoire sanglante de la Méditerranée, il se penche sur sa guerre à lui, la Bosnie, dans laquelle il a perdu des amis et son âme. Plus le trajet progresse, plus Rome approche, plus l'homme s'interroge: il a sauvé la mémoire du passé sanglant de la Zone, mais lui, qui va le sauver? Rome? Sans doute. Mais de quelle façon se fera la délivrance? Est-ce la fin ou le début d'une histoire? "Tout est plus difficile à l'âge d'homme".

La première chose qui me vient à l'esprit est: Ouf! J'ai fini ce texte. J'aurais mis plus d'un mois mais j'en suis venue à bout. En effet Zone est un texte enrichissant et qui dit enrichissant dit très riche: en faits, en noms, j'avoue d'ailleurs avoir été un peu perdue parfois. Mais quels savoirs et quel lyrisme malgré la noirceur du récit! Car en plus d'un fond intéressant, Mathias Enard a choisi une forme originale: parce que nos pensées nous arrive en continu, cet homme, Francis Servain Mirkovic nous les livre dans un souffle, sans point. Une longue phrase de 500 pages entrecoupée de chapitres du roman que le narrateur lit sur la guerre au Liban.
Zone est un livre complet dont on sort épuisé, riche de savoirs même si pour ma part certaines parties du texte, notamment la fin, resteront opaques. Mathias Enard a signé un très beau texte sur l'histoire sanglante de la Méditerranée et sur le poids du passé et des souvenirs ainsi que sur la difficulté pour un soldat, un bourreau, une victime de vivre et de survivre avec sa guerre.
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