Rien ne me vient alors qu'il s'agit de traduire ma lecture en mots. Quels sentiments, quels ressentis, quel parcours de lecture ai-je eus ? Qu'est-ce que
Shusakû Endô a fait de moi, pendant ces 300 pages de
Silence ? Rien ne me vient, si ce n'est ce bourdonnement du
silence, et le poids d'un livre qui m'a littéralement embarquée, à bord des jonques du 17e siècle, dans son périple autour de la foi. Je suis trois, puis deux, puis un père jésuite, à la recherche de celui qui, peut-être, qui sait vraiment, aurait abandonné volontairement sa foi en terre japonaise. Pour qui ? Pour quoi ? Comment cela peut-il être possible ?
Pour qui et pour quoi sont effectivement les questions qui donnent voix au
silence.
Silence est certes une aventure autour de la foi, mais également autour du doute qu'elle peut provoquer quand les tremblements de la vie se font sentir. La torture des uns pour l'apostasie des autres est-elle l'unique voie ?
La magnifique poésie de
Shusakû Endô ne suffit pas à briser le
silence que provoque le doute qui assaille celui qui vit de croyances. Ici, le
silence est questions. Qui est fort et qui est faible face à la foi ? Comment perpétuer les paroles et les actes que Jésus a eus face à Pierre, à Judas, et aux autres ? « Ce que tu as décidé de faire, fais-le vite ». Que voulait dire le Christ et quelles étaient ses intentions en prononçant ses mots ? A-t-il, lui aussi, été en proie à l'incertitude ? [ suite de la chronique sur www.startingbooks.com
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