Un des principaux reproches qu'il était possible de faire au premier tome de «
The Book of Ivy » était l'énorme sous-exploitation de son contexte post-apocalyptique. Dans ce second opus, changement radical d'ambiance, puisque la survie en dehors de Westfall n'a rien d'une promenade de santé.
Il faut avouer que durant les premiers chapitres,
Amy Engel fait très, TRÈS fort et n'hésite pas à malmener son héroïne de toutes les façons possibles. Ça n'est pas toujours ragoûtant, mais niveau efficacité et immersion, le résultat est indéniablement là.
Le souci, c'est que ce sentiment de danger que l'on partage avec Ivy disparaît illico dès qu'elle se trouve des compagnons de galère. Pire : à partir de là, il faut attendre le dernier tiers du récit pour que se dessine un semblant d'enjeu. Entre les deux ? Ivy chasse, Ivy tire la tronche sans qu'on ne comprenne vraiment pourquoi, Ivy lave son linge dans la rivière, Ivy papote avec ses nouveaux amis, Ivy dépiaute des lapins, Ivy apprend à lancer le couteau... C'est presque Martine en version post-apocalyptique. Les saisons passent rapidement mais le récit, dépourvu de péripéties, dégage une impression de lenteur en totale opposition avec la fluidité du tome précédent. Quant à l'aspect romance, qui en était le point fort, il se voit ici réduit au statut d'à-côté. L'ennui, c'est qu'on peut en dire autant de tout de le reste. En fait, l'histoire aurait très bien pu tenir en un seul tome plus long, tant celui-ci s'étiiiiiire péniblement jusqu'aux derniers chapitres, où ça bouge enfin un peu.
Mais même là, il faut avouer que ce n'est... pas franchement convaincant, en fait. Aussi bien dans l'évolution de la situation à Westfall, qui semble un peu sortir de nulle part et disproportionnée, que dans certains des événements. En particulier (spoiler)
l'affrontement final entre les deux pères. Pourquoi Caleb et Ashley étaient-ils partis de leur côté ? Pourquoi Caleb a-t-il laissé le père d'Ivy tuer celui de Bishop alors qu'il aurait eu LARGEMENT l'occasion d'intervenir ? Et les habitants seraient vraiment prêts à mettre le pouvoir entre les mains de deux jeunes de respectivement 19 et 17 ans ? (fin spoiler).
Bref, c'est un gros « mouaiiiiiis ». Pas la cata non plus, surtout si l'on considère que le tome comble certaines lacunes du précédent, mais il se retrouve plombé par de nouvelles finalement bien plus gênantes que quelques infos contradictoires et éléments illogiques. Dommage, ça commençait vachement bien, mais le soufflé s'est carrément désintégré en cours de route...