Citations sur Une enquête d'Henning Juul, tome 1 : Cicatrices (Mort a.. (40)
C'est difficile de se souvenir de chaque jour et de chaque moment passés avec lui, au lieu de pleurer ce qui n'adviendra jamais. Mais si je parviens à me convaincre que les six années d'existence de Jonas étaient les plus belles années de ma vie, eh bien, ce sera un début.
Elle lui tend la main par-dessus le comptoir. Il la prend. La peau est douce, le contact plaisant. Il ne se souvient pas de la dernière fois qu’il a éprouvé le plaisir d’avoir une peau douce contre la sienne. Elle lui serre la main, exerçant juste la pression adéquate. Il croise son regard, puis lui lâche la main.
Au moment où il se retourne pour partir, il se demande si elle a remarqué le sourire qui s’est presque formé sur ses lèvres.
En italique dans le texte
Quand quelqu'un a quelque chose sur le cœur et se met à parler, ne l'interromps pas. Laisse-le terminer Même si tu n'aimes pas ce qu'il dit.
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"Recherche" est un beau mot. C'est même une profession. "Chercheur". Dans les séries policières on l'appelle "analyste". Dans la presse, c'est "documentaliste".
- Peut-être que quelqu'un a tout simplement trouvé que c'était une bonne idée de la tuer par lapidation. C'est une façon abominable de tuer quelqu'un. Ça prend un temps fou, surtout si les pierres sont petites.
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Il est plein de préjugés. Mais il aime bien les préjugés, il aime revoir ou changer ses points de vue après coup parce qu'il a appris des choses qui bouleversent ses idées reçues. Ce qu'il a appris en observant l'appartement des frères Marhoni ressemble à une friandise peu appétissante, mais qui a un goût incroyable quand on la déballe pour la mettre dans sa bouche.
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Elle doit être lesbienne, songe-t-il, puisqu'elle n'a pas eu envie de me baiser.
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Kare Hjeltland est chef de la rédaction de 123News. Ce petit homme osseux aux cheveux en désordre est habité d’une passion qui excède tout ce que Henning a jamais connu. Kare, c’est le lapin Duracell sous amphètes : il a en permanence une centaine de sujets en tête et tout un arsenal d’angles possibles pour les traiter. Voilà pourquoi il est rédacteur en chef.
Une enceinte de trois mètres de haut, garnie de pointes de métal noir, entoure le bâtiment. Le portail intégré glisse lentement pour laisser sortir un fourgon de sécurité Loomis. Henning passe devant un petit poste de garde inoccupé et essaie d’entrer dans l’immeuble. La porte refuse de s’ouvrir. Il regarde à travers le panneau vitré. Personne en vue. Il appuie sur un bouton en acier brossé, surmonté d’une plaque où est inscrit le mot RÉCEPTION. Une voix féminine lui répond d’un ton brusque.
— Oui ?
— Salut, dit-il avant de s’éclaircir la gorge. Pourriez-vous me laisser entrer, s’il vous plaît ?
— Avec qui avez-vous rendez-vous ?
— Je travaille ici.
Silence.
— Vous avez oublié votre badge ?
Quel badge ?
— Non. En fait, je n’en ai pas.
— Tout le monde a un badge.
— Pas moi.
Dans la ville endormie. C’est là qu’il veut être. Et il y est. Dans le quartier Grünerløkka d’Oslo, au petit matin, avant l’explosion de la vie urbaine, avant que les terrasses des cafés se remplissent, que papa et maman partent au travail, que les enfants soient déposés à la garderie et que les cyclistes dévalent Toftes Gate en grillant au passage le plus de feux possible. Seules quelques personnes sont déjà debout, et bien sûr les pigeons s’affairent, toujours en maraude.