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Critique de Pavlik


Pavlik
27 septembre 2014
Frank Castle, alias le Punisher. Alias Pierre Martinet, le traiteur intraitable (catégorie charcuterie). Oui, parce qu'en matière d'empathie avec les criminels le Punisher c'est zéro. Et son châtiment est unique et sans appel : la mort. Sa seule bonté est qu'il fait ça vite, la torture c'est pas son truc.

A l'origine créé comme insecticide (entendez tueur à gage chargé d'abattre Spider Man), le Punisher a su profiter des années 1980, et de ses films d'actions sévèrement burnés (Stallone, Chuck Norris, Schwarzie et compagnie) pour acquérir son autonomie, avant de se perdre, à la fin de ladite décennie. Puis vint Garth Ennis qui reprit la série et mit un grand coup de balaie aux boursouflures comico-lamentables (armes surréalistes, ton parfois "humoristique", ennemies loufoques) pour rappeler à tous les fondamentaux. Une vrai réussite, qui a, sans aucun doute, permis la survie du personnage.

Avec Born, il réussit, pour moi, une de ses meilleurs histoires du Punisher, en redéfinissant totalement ses origines. Jusque là Frank Castle c'était un ancien du Vietnam, devenu flic qui, suite au massacre de sa famille par la mafia, devient un impitoyable "justicier", massacrant tout ce qui ressemble de près ou de loin à un malfrat. Extrême le gars. Mais pas plus que ses ennemies et il a l'excuse du traumatisme. Garth Ennis a l'idée toute simple, et pourtant géniale, d'évoquer la période militaire de Castle, en pleine guerre du Vietnam et pose cette question : et si c'était là que le Punisher puisait sa source, voir et si Castle avait voulu devenir le Punisher ? Exit, donc, l'excuse du traumatisme et le personnage prend de suite une autre dimension bien plus sombre. le récit prend place à la fin du conflit, dans un poste avancé à la frontière avec le Cambodge, ou tout fout le camp (soldats défoncés, officiers incompétents, manque de moyens). Seul Castle est capable de tenir la baraque. L'histoire est raconté du point de vue d'un de ses hommes, qui est son exacte opposé, en terme d'affection pour la guerre. Ennis ne prétend pas nous faire entrer dans la tête du Punisher, cet homme reste une énigme que l'on peut tenter de résoudre en l'affublant du sympathique qualificatif de psychopathe. Au passage Born est une évocation plutôt réaliste et crédible, non seulement du conflit vietnamien, mais également de la guerre en elle-même.

En bref, un récit noir et violent, comme souvent chez l'auteur, non dénué de cynisme et qui offre une perspective nouvelle sur un personnage atypique dans l'univers des comics. Une vrai réussite.
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