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Critique de ATOS


ATOS
23 février 2016
1996, les monologues du vagin d'Eve Ensler sont présentés pour la première fois à New York. Vingt ans, déjà et on a envie de dire.. il n'y a que vingt ans de cela...
Plus de deux cents entretiens avec des femmes. « Je dis vagin parce que quand j'ai commence à le dire, j'ai découvert à quel point j'étais fragmentée, à quel point mon esprit était déconnecté de mon corps. Mon vagin était quelque chose par là-bas, loin de moi. Je vivais rarement en moi, et je ne lui rendais pas davantage visite. » « Je dis le mot vagin parce que je veux que les gens me répondent ».
Traduite en 50 langues et interprétée dans plus de cent trente pays. « Laisser tomber les mythes, la honte et la peur » « Je dis vagin » pour l'habiller, pour lui donner un corps, lui rendre son enveloppe,
son contour, une silhouette, une gueule, une allure, un style, un souffle.
« Je dis vagin » pour donner la parole aux mots perdus, effacés, amputés.
Lui demander son nom, interroger ses formes, écouter son histoire,ses peines, ses joies, ses blessures, chasser la brume des regards, l'extraire des cendres.
« mon vagin village vivant humide irrigué.
Ils l'ont envahi. Charcuté puis incendié.
Je n'y touche plus maintenant.
Je ne lui rends plus visite.
J'habite ailleurs, maintenant.
Je ne sais plus où. » Bosnie. 1994 
Une odeur, une couleur, un touché, une voix.
Un choeur . de larmes, de pluie, de cris, de joies, de bonheur, de poésie, de tendresse, d'étonnement, de pudeur.
«  Aux Etats Unis, la dernière clitorectomie « en remède » à la masturbation fut enregistrée en 1948. La petite fille était âgée de cinq ans ».
Un histoire celle celle Durga et de Kali, celle du des pouvoirs du Yoni : «  donner la vie et la mort, créer et détruire ». « Je dis vagin » pour comprendre combattre les faux dieux et leurs faux temples, pour détruire leurs autels sacrificiels. « Je dis vagin » comme on dessine une porte , une maison, jardin, un fleuve, une barque.
« Je dis vagin » « parce qu'il est moi », parce que « c'est un commencement », parce qu'il nous ressemble.
Les monologues du vagin poursuivront leurs histoires à travers le monde, passeront de générations en générations ouvrant un chemin d'échange et de parole, une route que Les monologues voilés, pièce de Adelheid Roosen écrite en 2010 sont venus prolonger. Leur voyage ne fait que commencer.

Astrid Shriqui Garain
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