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Critique de Andaluz


Didier Eribon est un transfuge de classe. Ce qui signifie que grâce à l'école et ses brillantes études il a pu effectuer un passage d'une classe sociale dite défavorisée milieu de naissance ouvrier à un milieu dit intellectuel.
Sa trajectoire montre bien qu'il ne suffit pas toujours de briller scolairement et que malgré de bonnes notes à l'école si on ne bénéficie pas d'un bon réseau social, d'un solide capital social et financier, l'étudiant peut voir son diplôme dévalorisé. Bref, la méritocratie républicaine a tout de même bien fonctionné pour lui puisqu'il finit par enseigner à l'université de Berkeley aux Etats-Unis.
La seule chose qui me dérange c'est le rejet qu'il manifeste envers sa famille. D'ailleurs à ce propos, j'ai lu un article d'un jeune étudiant d'origine modeste qui a fréquenté Sciences Po. Lui aussi s'est retrouvé ballotté par deux univers ou comme l'huile et l'eau ne se mélangent pas. Par contre, sa force de caractère a été d'affirmer au milieu d'étudiants issus de la bourgeoisie qu'en aucun cas ses souvenirs d'enfance ne valaient rien ou étaient de moins bonne qualité que ceux de la bourgeoisie. Et qu'en bien même ses parents sont analphabètes cela n'enlève rien à la fierté que représente sa famille à ses yeux.
On peut "élever" à son tour ses parents. On peut à notre tour leur faire part de notre savoir pour les éclairer à notre tour. Ils peuvent eux aussi se nourrir de nos connaissances pour eux aussi s'épanouir dans leur vie.
Pourquoi les rejeter? Petit Didier Eribon a souffert de ses conditions de vie et maintenant devenus adultes il ne les fréquentent plus et n'éprouvent plus d'intérêt à leur égard. Il les rejettent à son tour et éprouve même de la honte pour dire d'où il vient.
Et bien j'ai envie de dire "Merde" à ceux qui ne m''apprécient pas pour ce que je suis mais pour ce que je représente. "Merde" à ceux qui critiquent mes parents parce qu'ils n'auraient pas les mêmes codes culturels qu'eux. "Merde" à ceux qui dénigrent ma famille! Voilà, j'aurai peut-être aimé que le livre se termine ainsi sur fond de revanche social.


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