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Critique de OctaveDebrey


Où sont ces pères qui brillent par leurs absences, et quand ils sont là on aimerait qu'ils soient moins, ces "géniteurs", ces "déserteurs"."

L'univers de Naël se résume avant tout Belleville, le Belleville des années 90, entre la cité HLM de la rue Piat et la porte de Montreuil, entre sa mère et sa tendre grand-mère.

Un univers essentiellement féminin où elle évolue, où l'on se serre les coudes, où l'entente est de mise sans ces pères, ces maris qui auront préféré quitter le navire, qu'il soit prêt à échouer ou non, mais également où l'on ne parle pas des choses graves, elles doivent rester "rangées dans les combles". Des petites frustrations qui deviennent de grands tourments.

Il y a heureusement ces petits bonheurs, entre tourne-disques, dîner Banania-tartines, les voisins de l'escalier E et 12, la boutique de gadgets et les commerçants attentionnés, les crêpes à la Bretonne...il faut des beaux souvenirs pour affronter la vie qui ne fait pas de cadeau, et la gueule du loup qui n'est jamais loin ...

Heureusement, il a la rencontre du beau Gustave et ses Nike toutes neuves, c'est la promesse d'un avenir meilleur, enfin surtout d'une maternité à dix-neuf ans.

Une vie lumineuse mais fissurée, à l'image de cette couverture, et quand elle éclate, on n'est pas prêt, moi je ne l'étais pas, une grande claque. La plume de Nadège Erika est aussi belle que réaliste, aussi émouvante qu'explosive.

J'ai vraiment adoré ce livre que je n'ai pas lu comme un roman, mais plutôt comme un reportage, un témoignage beau et nécessaire, de ces vies que l'on n'ose pas regarder de trop près, qui son infiniment touchantes et qui souffrent de tant de maux qu'il ne faut rien oublier, car nous ne vivons pas tous égaux, nous ne mourrons pas plus égaux.
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