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Critique de Alfaric


Cela me navre de mettre le mégacycle de Steven Erikson dans la catégorie déception, mais j'assume.

Doté de couvertures très évocatrices, de résumés qui font clairement envie, de critiques élogieuses voire dithyrambiques, et auréolé de son titre de meilleur cycle de dark fantasy de tous les temps, c'est conquis d'avance que me suis lancé dans le tome 1.
Pas convaincu du tout car malgré un potentiel de ouf l'auteur ne fait absolument aucun effort pour se rendre accessible et sans l'aide du wiki anglophone ne je serais même pas allé au bout du livre VF, c'est vous dire !

Il y a une foultitude de personnages intéressants, mais on n'a même pas de structure en POV pour suivre leur histoire. Et en plus ils n'y ont aucune tonalité : il faut toujours aller dans le who's who car on peine à les distinguer et se les représenter. du coup on se moque de leur destin et ils meurent dans notre indifférence. Et je ne parle même pas d'un grosbillisme digne d'un mauvais shonen : chaque personnage, adversaire, groupe est toujours plus puissant que celui d'avant car doté de pouvoirs de la mort qui tuent (et comme le roman fait 700 pages, on en finit plus !).

Le worldbuilding est vertigineux : en bon ethnologue l'auteur est hyperprolixe sur les moeurs et les coutumes de nombreux peuples humains, inhumains, semi-divins, divins. Mais on balance des tonnes et des tonnes d'informations qu'on peine carrément à assimiler, d'autant plus qu'on s'acharne à passer sous silence le plus important.
On nous raconte un guerre mondiale et totale fantasy qui se déroule sur plusieurs continents à plusieurs niveaux, sauf qu'à la fin du bouquin on ne sait toujours pas qui combat qui et pourquoi. On devine un empire impérialiste (oxymore) en voie de totalitarisation, mais l'auteur ne se donne même la peine d'expliquer que la chef des services secrets s'est couronnée impératrice après avoir fomenté un coup d'Etat et assassiné son prédécesseur. du coup on se retrouve on pleine purges staliniennes entre anciens loyalistes et nouveaux apparatchiks, mais ce n'est pas explicité… Comment voulez comprendre les tenants et les aboutissants des agissements des persos sans cela !

Et la montagne peut accoucher d'une souris : on tease tout le roman sur un tyran-sorcier invincible, véritable ADM magique, et on s'en débarrasse avec un telle facilité qu'on a envie de laisser tomber le livre par terre…
Et il y aussi des trucs zarbi qui sortent de nulle part (genre la maison vampire ambulante, où la magicienne qui décide de suicider en poupée vaudou…).

Le potentiel est énorme, et sans doute qu'ensuite la mayonnaise prend et que cela monte grave en puissance, mais cela n'excuse ce 1er tome qui ne ménage pas ses efforts pour rebuter les easy readers. Et vu comme c'est très compliqué à comprendre en français, ne comptez pas sur moi pour continuer en VO.

Un Glen Cook aussi ne se donne aucunement la peine de rendre ses romans accessible aux lecteurs, mais on peut s'attacher aux personnages facilement identifiables et on peut s'accrocher à l'humour noir qui fait passer la pilule (et une fois qu'on a les clés, c'est tout de suite limpide, comme "Qushmarrah" qui est une relecture des guerres puniques)
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