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Critique de MisssLaure


Un incipit percutant qui m'a embarquée : "Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l'après-midi". J'ai lu la suite d'une traite. Certes, c'est un texte court, mais j'ai plongé dans les souvenirs de cette petite fille de 12 ans, sans pouvoir m'arrêter.

"C'était le 15 juin 52. La première date précise et sûre de mon enfance".

Comme le texte est écrit en 1995, soit plus de 40 ans après cet épisode, le récit n'est pas linéaire. Il décrit des faits, des lieux, des tenues, rassemble des bribes de souvenirs et surtout, dresse la peinture d'une époque, d'un choix éducatif (école privé, religion catholique), d'un milieu social avec précision.

Au fil des pages, on comprend que cet évènement marquant est un agrégateur d'autres faits, d'autres ressentis, d'autres craintes. Une toile se dessine et se resserre, pour pointer le noeud central qui semble expliquer ce sentiment intrinsèque qui tenaille Annie Ernaux : la honte.

Cette honte profonde n'est-elle pas le fil directeur de l'ensemble de son oeuvre, de son choix de se raconter de manière brute et frontale ?

« J'ai toujours eu envie d'écrire des livres dont il me soit ensuite impossible de parler, qui rendent le regard d'autrui insoutenable. »
Comment définir la honte mieux que ça.
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