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Critique de Pancrace


Autrefois j'ai vécu « Une passion simple » comme un déchirement et « Se perdre » était pour moi une évidence.
Dans mon idée, Annie Ernaux était une écrivaine sulfureuse, à la mode, provocatrice, sans fard, avec des mots nus, crus. Dérangeante. J'ai aimé comme on aime un interdit. Puis j'ai oublié. Trente ans sont passés…
Aujourd'hui, je succombe à la pression médiatique du moment.
« La place » se conjugue avec « être » et « avoir », avec rigueur et jugement.
Avoir sa place, c'est l'ambition de son papa. Passer d'ouvrier à commerçant.
Être à sa place, c'est être accepté par les autres de son rang.
Tenir un café-épicerie en Normandie. Devenir des braves-gens.

Annie Ernaux exprime avec pudeur et sentiment la relation avec ses parents. « Pour rendre compte d'une vie soumise à la nécessité. »

Gigot-flageolets chaque dimanche avec une bonne bouteille de vin vieux et « la certitude qu'on ne peut pas être plus heureux qu'on est »

Et puis l'envie et la crainte qu'elle soit plus éduquée, plus distinguée qu'eux.
Leur fille sera l'inquiétude et la fierté de leur vie.
« Je me suis pliée au désir du monde où je vis qui s'efforce de vous faire oublier les souvenirs du monde d'en bas comme si c'était quelque chose de mauvais goût. »

Ce court roman d'une famille écrit serré comme une étreinte, laissera sur moi une marque de vécu, comme une empreinte.

Avec le Nobel, aujourd'hui Annie, vous êtes « La place » to be.

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