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Critique de Justinerye


À chaque nouvelle lecture d'un roman d'Annie Ernaux je me dis que le suivant ne pourra pas être meilleur, mais à chaque fois j'ai tords.

À l'heure où l'IVG vient d'entrer dans la Constitution française, lire ce livre m'a boulversé. Dans la société des années 60 où même le mot "avortement" n'est pas prononcé, Annie Ernaux peint une société où l'acte même est puni par la loi et où des milliers de femmes en meurt chaque années clandestinement. Transcendant quand on sait que cela ne fait qu'une cinquentaine d'année que les françaises peuvent être "libre" de leur corps.
Dans un monde où l'avortement est encore trop considéré comme un acte criminel, et où les femmes ne sont pas libre de l'utilisation de leur corps, cet écrit m'a marqué et me marquera probablement pour le restant de ma vie.

"Les filles comme moi gâchaient la journée des médecins. Sans argent et sans relations — sinon elles ne seraient pas venues échouer à l'aveuglette chez eux —, elles les obligeaient à se rappeler la loi qui pouvait les envoyer en prison et leur interdire d'exercer pour toujours."

"Les nouveau-nés pleuraient par intermit-tence. Il n'y avait pas de berceau dans ma chambre, mais j'avais mis bas moi aussi. Je ne me sentais pas différente des femmes de la salle voisine. Il me semblait même en savoir plus qu'elles en raison de cette absence.
Dans les toilettes de la cité universitaire, j'avais accouché d'une vie et d'une mort en même temps. Je me sentais, pour la première fois, prise dans une chaîne de femmes par où passaient les générations. C'était des jours gris d'hiver. Je flottais dans la lumière au milieu du monde."
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