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Critique de Aelynah


Et voilà ce sont les vacances pour moi. Quelques semaines loin du boulot mais hélas pas loin des informations de la vie réelle et de ce virus qui nous nargue. Alors pour cette première lecture des vacances je voulais m'évader loin dans le temps et les lieux du passé.
Je me lance donc dans la véritable histoire de Carmilla. Roman gothique sombre et glauque que la plume d'Oriane Escoffier expose avec style.
Carmilla a décidé de raconter son histoire. La vraie, pas celle relatée par Sheridan le Fanu qui en a fait un monstre dévoyant et tuant une jeune fille sans défense. Mona est l'éditrice qui a obtenu le privilège de cette confession. Et c'est donc dans la nuit qu'elles se retrouvent pour partager ce passé.
Comme Carmilla le dit elle-même « Les souvenirs de notre vie humaine sont inhabités. Ils appartiennent à une autre personne, une personne que nous connaissions très bien, mais qui n'est plus » (citation tirée du roman). Cela donne au texte le côté détaché du narrateur neutre alors que c'est de sa propre histoire qu'il s'agit. Carmilla jeune semble ainsi moins surprenante dans ses réactions parfois trop calmes ou extérieures à la situation vécue.
Les ambiances sont vraiment bien décrites sans lourdeur ni superflu. C'est presque poétique dans cette noirceur parfois nauséabonde. Les scènes glauques ne sont que susurrées, l'imagination fait le reste pour donner le ton. On ressent ainsi le côté bien éduqué de Carmilla dans sa façon de s'exprimer et de raconter son histoire sans l'enrubanner de douceur ni de lumière. Elle nous dépeint ses expériences sans fards.
En parallèle, on retourne parfois dans le présent aux côtés de Mona pour quelques interrogations mais surtout pour ses ressentis personnels face à ce récit. Mona est une fan de Sheridan le Fanu, de l'homme tel qu'elle l'a peut-être trop magnifié, ce qui la rend au départ sceptique face à ce qu'elle entend. Mais c'est ainsi que l'on suit l'évolution de ses sentiments au fil des pages qu'elle noircit de son écriture. Qu'elle penche d'un côté ou de l'autre n'a pas forcément d'importance mais ce qu'elle éprouve l'est pour le lecteur.
Ce petit roman de 178 pages possède une profondeur qui me l'a rendu plus long dans son contenu. Non pas que je m'y sois ennuyée, au contraire, je lui ai trouvé une aptitude à me tenir vraiment sympathique. Beaucoup d'années sont condensées dans ces « mémoires » et c'est comme si la plume de l'auteure leur avait donné consistance au fil des pages.
J'avoue que pour un début de vacances c'est noir, mais très agréable à lire pour la poésie de sa plume et le contexte gothique empli de superstitions d'ailleurs et de malédictions.

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