Lady Dangereuse

Hugh ,lui,avait réfléchi ,et était arrivé à la conclusion que cette fille était exactement la personne qu'il lui fallait. Elle possédait visiblement l'intelligence des enfants de la rue, mais elle lui paraissait potentiellement plus adaptée à ses besoins à lui. Il pouvait l'utiliser comme la servante pour laquelle elle se faisait passer et l'introduire dans la maison du traître pour percer à jour tous ses secrets, et pas seulement ceux qu'il sortait de l'Amirauté.

C'est à ce moment-là qu'il leva les yeux et que Meggs croisa son regard,d'un bleu très pâle qui tranchait avec son visage tanné. Deux glaçons lui auraient paru plus chaleureux, et cependant ,un feu si puissant brûlait au fond de ce désert polaire qu'elle dut détourner la tête.

Cela faisait quatre ans que sir Charles,à l'époque officier supérieur influent à l'Amirauté, lui avait confié une mission "intéressante". Une mission spéciale, ce qui signifiait officieuse, et qui ne serait jamais reconnue publiquement. Sir Charles avait cependant veillé à ce que Hugh ait en récompense le commandement de La Dangereuse, ce qui lui avait permis de s'illustrer aux batailles d'Aboukir et de Saint-Jean-d'Acre. Et qui lui avait, accessoirement, valu cette blessure. Mais la prudence ne lui avait jamais rapporté ni succès ni avancement, contrairement aux missions de sir Charles Middleton.

Dieu qu'il faisait froid! Un froid de loup, avec une humidité qui vous glaçait jusqu'aux os. Meggs serra plus fort les bras contre ses flancs, recroquevilla ses doigts gelés dans ses poings et hâta le pas le long du trottoir désert et brillant de pluie vers le Strand,où ils avaient bon espoir de trouver d'éventuels clients.Mais depuis le matin,les lords avinés se faisaient rares.Les averses se succédaient sans relâche et le ciel restait d'un gris plombé de mauvaise augure.
Elle détestait ce temps.Elle détestait le froid insidieux,la pluie incessante, les menus larcins, mais la faim dictait sa loi et déterminait seule les priorités.Le vol était leur seul moyen de subsistance.

Que signifiait la chaleur, la gaieté et la sécurité quand on n'avait personne avec qui les partager ?

Ce n'était qu'un pied, un mélange d'os et de chair qui servait à marcher, à traverser une pièce, à franchir des portes ou à longer des rues, mais il était petit et fort, cambré juste ce qu'il fallait, et surtout, c'était le sien.

Il y avait tellement de livres ! S'il les avait vraiment tous lus, il aurait dû avoir un œil à bâbord et l'autre à tribord. Ils ne s'entassaient pas seulement sur les étagères, mais aussi sur le bureau et partout où on pouvait poser quelque chose, comme s'il les lisait tous en même temps, et comme si tous exigeaient son attention. Ces ouvrages éparpillés un peu partout constituaient le seul désordre dans cet univers par ailleurs si net et si ordonné.

Enfin une héroïne fraîche, maligne, jolie qui n'a pas ses deux pieds dans le même sabot. c'est vrai les scènes de sexe tardent à venir. Mais une fois lancé, Megg ne fait pas sa timorée ! Hugh tombe bien vite sous le charme. Nous sommes loin des bals empesés et des réunions autour d'une tasse de thé à n'en plus finir. Des longues conversations qui se veulent des flirtes. Par contre il vrai que dans la deuxième partie, l'auteur semble un peu pressé de finir car on n'y sent pas la gêne qui devrait être celle de Megg face à sa nouvelle mission. Cependant elle cache un secret qui peut expliquer cela. Un secret qui dans une romance est cousu de fil blanc. Ce roman était pour moi une vraie bouffé d'air pur.