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Critique de Lixka


Vous avez une passion quelconque ? Vous êtes amoureux de quelqu'un ? Vous ambitionnez de débuter une collection de timbres ? Vous éprouvez de la colère contre votre voisin qui vous espionne à la fenêtre ? Vous trouvez que c'est sympa d'avoir un point de vue subversif ? Thanatos vous invite à boire un verre pour vous détendre ?

Ici, c'est interdit.

Nous autres, ce sont les individus -désignés par une lettre et un chiffre- qui constituent les agents d'une société totalitaire futuriste. A sa tête, le Grand Bienfaiteur qui ne veut que votre bonheur. Ses belles intentions sont si infinies que la consommation d'alcool ou de tabac est proscrite -sous peine d'exécution-.
A l'instar du communisme d'autrefois, la propriété et la pensée individuelle ont disparu au profit du "bien commun". Afin de maximiser l'essor de la société, les emplois du temps de chacun sont réglés à la minute près et les enfants appartiennent au gouvernement... Bien sûr, ces restrictions de liberté ne dérangent manifestement personne -sous peine d'exécution-.

D'ailleurs, un mur borde la cité... mais ça n'est certainement par pour éviter que quiconque s'enfuisse, chaque citoyen étant plus que ravi d'appartenir et de servir un système qui pense à sa place -sous peine d'exécution-.

Cette machine bien huilée aurait pu continuer d'asseoir sa prospérité si notre narrateur n'avait pas découvert que la transgression était possible.
Au travers des sentiments d'amour et d'empathie qu'il développera au fil du récit, il se rendra compte qu'être "égoïste" est parfois délicieux.
De fil en aiguille, le sentimentalisme l'amènera à percevoir le monde qui l'entoure d'une façon plus colorée et poétique. Il fera la découverte de la beauté du monde et de la nature, en dehors des finalités purement concrètes qu'incombent l'existence et que prône le Bienfaiteur.

Il éprouvera d'abord un repentir sincère, déplorant sa pathologie: avoir développé une âme. Bien rapidement, il se rendra compte que le libre arbitre et les émotions lui sont plus précieux que le conformisme sot et facile. Il refusera alors d'être soigné, transformant alors sa pathologie en crime contre l'humanité : avoir une âme menace l'équilibre de cette société parfaite.

Il rencontrera aussi une autre civilisation : celle des hommes à l'état de nature. Proche de l'idéal Rousseauiste : ces individus n'obéissent à aucune loi et jouissent de la vie avec sérénité et simplicité.

J'ai adoré cette lecture, l'un des premiers portraits de dystopie sociétale. Malgré les quelques 200 pages, l'auteur parvient rendre le protagoniste attachant et l'univers nous semble crédible (car étoffé de petits détails).
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