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Critique de nanouche


Ce roman présente les différents guerres civiles et révoltes populaires qui ont agité le Mexique entre 1859 et 1890 et dans lesquelles sont intervenus le voisin étasunien mais aussi des pays européens comme la France de Napoléon 3. Après avoir chassé les conservateurs, les libéraux prennent le pouvoir sous la direction de Benito Juárez ou Porfirio Diaz. Leur objectif est de moderniser le pays pour le faire sortir de son arriération sociale et économique. le modèle à atteindre est celui des Etats-Unis. Pour cela les richesses naturelles sont cédées à des compagnies étrangères, les communautés villageoises privées de leurs terrains communaux qui sont privatisés et les Indiens, considérés comme inassimilables, sont massacrés ou réduits en esclavage. Les Etats-Unis participent à toutes ces exactions. A la fin de la guerre de Sécession des suprématistes blancs venus du Texas essaient de fonder au Mexique une colonie esclavagiste dans laquelle ils pourraient vivre comme si le Sud avait gagné. le peuple, toujours victime, se révolte à l'occasion, certains meneurs charismatiques deviennent des chefs de bandes de voleurs à la Robin des bois.

Le moins qu'on puisse dire c'est que la période est troublée. Je ne connaissais pas du tout l'histoire du Mexique et j'ai parfois du mal à en suivre les soubresauts d'autant plus quand, d'un chapitre à l'autre, l'auteur saute plusieurs années. Il me faut alors un petit moment pour comprendre, à des allusions, ce qui s'est passé entre temps. Heureusement il y a une chronologie détaillée en début de roman qui permet de s'y retrouver. Valerio Evangelisti raconte les événements par le biais de nombreux personnages dont certains traversent tout le roman. Il y a notamment Marion Gillespie et ses deux enfants, Rupert et Christine. Veuve d'un sous-officier tué par les Comanches, Marion est une Texane de Fort Brown, convaincue de sa supériorité de Blanche américaine sur les Mexicains, tous métis d'Indiens ou même "demi-nègres". Elle est cependant très avide d'ascension sociale et de reconnaissance et pour cela prête à mettre de côté ses sentiments racistes. En effet, elle ne voit qu'une façon de parvenir : coucher avec celui qui a le plus de pouvoir. Et au Mexique il arrive qu'il soit Mexicain.

On croise aussi William Henry, soldat sudiste qui devient tueur à la solde de Porfirio Diaz ou Margarita Magón, jeune fille du peuple, victime de viols de la part d'Américains, devenue révolutionnaire.

J'ai été intéressée par ce que j'ai appris de l'histoire du Mexique et du rôle que les Etats-Unis y ont joué avec leurs tentatives de colonisation ou de conquête économique. Je suis choquée par le racisme sûr de son bon droit qui sous-tend ces intrusions. Je déplore cependant que les personnages féminins soient réduits à deux grands types : la putain ou la sainte (révolutionnaire). le personnage de Marion, notamment, me paraît régulièrement outré ou caricatural. Je veux bien croire que le Mexique soit un pays très machiste mais il me semble que l'auteur traite bien mal cette femme perdue.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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