Citations sur Callan, le magnétique (18)
Pour quelqu’un qui a peur du vide, je trouve que tu danses un peu trop près du précipice
Nos regards se croisent. Je n’ai jamais rencontré de mec aussi sexy. Franchement, pour un gestionnaire de courrier, je le trouve très sensé et intelligent. Il ira loin. Le panier de préservatifs planqué dans ma chambre se matérialise dans mon esprit. Jamais je n’ai été aussi excitée de ma vie. Ce n’est pas possible, il faut absolument que je vire de ma tête cette image de moi en train de jouir sous son regard appréciateur.
Le regard des hommes, j’y suis habituée. Ils me matent dans la rue, sur la piste de danse ou au Starbucks. Je suppose qu’ils me trouvent jolie, même si j’essaie toujours de minimiser le truc avec un maquillage discret. Je suis mince, j’ai de longues jambes, les seins fermes et les fesses bien rondes ; merci le yoga et la course à pied. Je suis naturelle et ça me convient très bien. Cela dit, à côté des femmes avec lesquelles il s’affiche en boîte, je me sens beaucoup trop simple, pour ne pas dire insignifiante.
Je sens la pointe de mes seins durcir devant sa nonchalance, sa décontraction.
Est-il aussi émoustillé que moi ? Je crépite littéralement de partout, j’ai des câbles à haute tension à la place des veines.
J’ai toujours pensé que le sexe, c’était le moment où tu comprenais que tu avais trouvé quelqu’un… de compatible. Et j’ai bien peur de ne jamais avoir connu ça jusqu’à présent.
Je n’ai baisé que trois fois, mais la première ne compte pas vraiment. C’était hyper gênant ! Le mec s’est mis à grogner et il a joui en deux temps trois mouvements. Je suis restée complètement ahurie, à me demander : « quoi, c’est tout ? »
Je préférerais vous dire que sa vue me laisse indifférente, mais la vérité, c’est qu’une bouffée de joie s’empare de moi. Cependant, une pointe douloureuse que je ne m’explique pas, au niveau du ventre, vient ternir mon euphorie. Sûrement la vue de la balustrade et la conscience du vide qui se cache derrière… À ce niveau-là, rien n’a changé.
Ils s’étreignent. Le voir comme ça, les bras autour d’elle, me donne la nausée. Tandis qu’il lui caresse le dos pour la réconforter, je prends conscience que son regard est posé sur moi, un regard si intense que j’ai presque l’impression de sentir sa main dans mon dos.
Sa voix chaude m’évoque du chocolat, un bon vin, de délicieux préliminaires et je suis à deux doigts de perdre le contrôle. Néanmoins, je parviens à le fusiller du regard avant de me laisser entraîner dehors avec Wynn. Il aide celle-ci à s’installer dans le taxi, grimpe à sa suite, puis me tire à l’intérieur. Une fois installé, il se penche sur moi pour claquer la portière.
Son sourire vacille, mais son regard profond et sensuel soutient le mien. Il lâche la fille, l’écarte de ses genoux et se penche en avant, les coudes posés sur les cuisses, comme s’il voulait s’adresser à moi et à moi seule.
Un éclair de désir et de terreur mêlés me transperce le ventre. Je relève le menton et lui décoche un regard arrogant, prête à recevoir une allusion salace. Il étudie ma bouche et lève son verre, comme pour porter un toast.
Il semble attendre de moi que je le rejoigne, mais je tremble, alors plutôt mourir que risquer qu’il s’en aperçoive. Je reste donc à ma place et jette un coup d’œil du côté de Wynn.
En larmes, cette dernière tente de se lever, mais a beaucoup de mal.
Dans la seconde, le Mystérieux Fumeur se matérialise à ses côtés et la soutient par le coude. Il lui pose une question et elle acquiesce.
Puis il se tourne vers moi.
Je souris avec gratitude mais son visage reste grave.
Mon cœur fait une embardée et je détourne la tête tandis qu’il s’approche avec Wynn.