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Critique de Des_livres_et_moi


Un grand merci à Babélio et aux éditions Pocket pour cette belle découverte envoyée dans le cadre de l'opération masse critique !
Une fresque sur les femmes noires où il est question de leur identité (sexuelle et sociale) et de leur condition de vie. C'est un livre qui transmet des messages forts et d'actualité et dont on peut aborder par une diversité de point de vue.
Il y a tellement de récits différents, d'histoires différentes, que je m'y suis parfois perdue, mais c'est certainement cette multitude de récits qui fait la richesse du livre et qui permet d'apporter des multitudes de réflexions.
On part de l'histoire personnelle de chaque femme pour en dérouler le fil, des tranches de vie, un peu comme des scènes qui reviennent en mémoire, avec des bouts de dialogues, de phrases prononcées, de mots qui ont blessé, qui ont fait souffrir. Ça fait mal, ça prend aux tripes…
Bernardine Evaristo parvient, grâce à son écriture sans ponctuation, à mettre du tempo dans son récit. Avec du rythme, parfois rapide, parfois lent, avec des silences aussi. Pour moi, il faut lire quelques pages, et se laisser porter par les mots pour que la musique de l'écriture se révèle. Il y a un côté slam dans certains passages et l'autrice donne la cadence dans ce récit où les femmes portent haut et fort leurs identités.
Fille, femme, autre, parce qu'on y parle de filiation / maternité, de statut de femme, de leur identité sociale et de leur identité sexuelle, qui est très présente, et permet souvent aux femmes de se découvrir, et de découvrir aussi comment affirmer leur personnalité.
On traverse, avec chaque femme, différentes époques de leurs vies, différentes époques historiques, et chaque femme raconte ses origines et son histoire personnelle, surtout à travers ses blessures et ses failles.
Tout commence par une pièce de théâtre « Les amazones du Dahomey », montée au National Theatre de Londres par Amma, une lesbienne cinquantenaire qui a une fille, et qui, enfin, réussit à monter sa pièce. On sent, on sait que c'est un aboutissement pour elle. On va commencer par son récit de vie, puis celui de sa fille. Yazz, de son ex-compagne Dominique. Petit à petit, on se détache du théâtre et de la pièce pour revivre les récits de femmes, et enfin, pour, au dernier chapitre se retrouver avec Amma au théâtre. Ce n'est pas une vraiment une révélation, parce qu'on s'y attend au fil du récit et s'y on ne se retrouvait pas au théâtre, le lecteur serait déçu. On ne sait pas quel personnage évoqué sera présent au théâtre, mais on sait que quelque part, c'est là où l'on va comprendre des choses.
La construction du récit est très originale, déstabilisante et mais m'a donné un peu le tournis : on passe d'une femme à une autre, on va dans le présent, on retourne dans le passé, on se rattache au futur, on revient dans le présent, … Au départ, on a énormément de noms, de lieux, on se dit qu'on ne va rien retenir, mais l'autrice parvient, par petites touches à créer des liens entre certains personnages. Quelle construction ! L'autrice peint par petites touches, un tableau qui se révèle entièrement au dernier chapitre du livre. Et il faut lire jusqu'au bout pour percevoir l'ensemble des liens, de la fresque.
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