Panthère

C'est la jeune Christine qui a perdu son petit chat, disparu à cause du père qui n'en voulait plus. Seule dans sa chambre, elle pleure. Sa mère lui manque, son chat Patchouli lui manque, son père ne trouve pas les bons mots de réconfort. C'est alors qu'une magnifique panthère, fière et assurée, surgit pour tenir compagnie à Christine, lui compta sa vie de prince du royaume Panthésia, évoluant sous ses yeux pour la charmer, la faire rire, la protéger, la séduire. Puis, d'autres animaux s'invitent dans la chambre de Christine.

Une explosion de couleurs et de pinceaux d'aquarelle vive, une chaleur omniprésente. Vraiment, il faut lire les albums de Brecht Evens, les savourer, comme l'excellent Les noceurs.
Au démarrage, les allures de conte pour enfant nous entraînent dans un univers ludique, rêveur, rassurant. Cette panthère échappée d'un tiroir de la commode trouve immédiatement sa place pour rassurer la jeune fille, la consoler, la rassurer, l'accompagner lors des nuits inquiétantes, la soulager dans le deuil qu'elle doit faire.

Il y a plusieurs niveaux de lecture de cet album car très vite, les échanges et les représentations s'éloignent de l'univers enfantin, deviennent troublantes, multiformes. La panthère semble cacher des choses, tenir un double discours, n'être plus elle-même. Est-ce un chat, un autre félin, le chaton réincarné ? Brecht Evens a le don de nous plonger dans nos craintes d'enfance, nos zones d'ombre passées, nos besoins d'attachement rassurant et nos incompréhensions.
Un bien bel album, un objet flamboyant et inquiétant.
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