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Critique de chocobogirl


John Hunt est un rancher qui vit dans l'Ouest américain. Cet homme de couleur noire a quitté la ville pour se soustraire au regard des hommes et habiter avec Gus, son oncle vieillissant, dans une ferme où il s'occupe de chevaux. Son quotidien est rythmé par les soins aux chevaux, leurs dressage, les réparations de la ferme et les maigres passages à la ville pour la santé défaillante de Gus.
Morgan, une jeune femme voisine, vient régulièrement les visiter dans l'espoir de séduire Hunt qui, malgré son attirance, se refuse toute relation. En effet, sa femme est morte des années plus tôt dans un accident de cheval, dont il se sent responsable. Malgré le temps, John n'arrive pas à tourner la page et à avancer.

Pourtant un jour, sa petite vie routinière va être chamboulée par quelques évènements.
Un homosexuel est retrouvé battu à mort et c'est son apprenti qui est accusé du meurtre. le fils d'un ami vient passer quelques jours chez John pour fuir son père qui refuse son homosexualité mais sa venue provoquera moults tensions. Des actes malveillants sont pratiqués sur des animaux (vaches, chevaux, coyotes). Un fermier indien retrouve des insultes racistes près de chez lui. Bref, le coin est en effervescence et perturbe quelque peu notre rancher qui sortira bien différent de cette série d'évènements.

Prenant place dans un décor d'Ouest Américain, digne des films western, on est pourtant très loin des clichés. A côté de descriptions de grands espaces et de balades à cheval dans une nature difficile, Everett réussit à déconstruire l'image du cow-boy en nous offrant celle d'un fermier noir, homme cultivé et diplomé en histoire de l'Art, qui, occupé constamment à travailler, n'a rien de glamour.
Même si le thème principal n'est pas le racisme racial, c'est bien de la violence et de la haine contre la différence dont il est question ici. L'homosexualité est particulièrement montré du doigt : les habitants les considèrent d'un mauvais oeil. Leur malaise est très subtil et passe dans des petites phrases, des façons d'agir qui en disent bien plus que des mots. le portrait qui est fait de l'ami de John, père qui ne comprend pas et n'accepte pas l'homosexualité de son fils en est aussi un bel exemple. le conflit entre le père et le fils sera d'ailleurs l'occasion d'un beau portrait des relations conflictuelles familiales.

John, devant de tels bouleversements, n'hésitera pas à s'interroger sur sa propre vie, ses sentiments, sa culpabilité. Ce bonhomme plutôt taiseux, avec Morgan comme avec Gus, cherche à être un homme bon. Indifférent au sort de son apprenti qu'il ne connait pas et pour qui il n'eprouve rien, il ressent malgré tout une certaine implication. John est un antihéros qui accepte ses faiblesses, ses erreurs, l'imperfection des êtres humains.

Dans ce roman, Everett cherche à nous prouver que la haine, la violence et la destruction est l'apanage du genre humain. Qu'on soit dans une grosse cité ou une petite ville de l'Ouest américain, la violence est partout où l'être humain s'implante.
Un roman pessimiste où les illusions se perdent dans le marécage de l'intolérance mais pourtant pas dénué d'un léger espoir.
Un très très beau roman, tout en subtilité qu'il vous faut découvrir si ce n'est déjà fait !

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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