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Critique de Nastasia-B


Les Intondables, cinquième tome de la série le Génie Des Alpages, en est un représentant caractéristique. En effet, après des débuts en fanfare, des dérives parfois un peu trop poussées du côté obscur, F'murr trouve véritablement sa vitesse de croisière ici.

Contrairement au troisième album, par exemple, nous sommes beaucoup plus dans le comique de l'absurde que du non-sens. Les deux notions pourraient paraître synonymes, à mes yeux toutefois, elles ne le sont pas.

Dans l'absurde, le trait est poussé jusqu'à l'outrance, les décalages sont phénoménaux, mais l'on perçoit encore le point vis-à-vis duquel on effectue le décalage, source vive du comique. Dans le non-sens, on perd ce point de repère, on ne peut plus alors parler de décalage, car il n'y a aucun calage. C'est ce que vulgairement on désigne sous l'expression : " ni queue ni tête ". Et le comique, dans ce cas-là, en prend un sérieux coup ; des mines dubitatives, des interrogations, mais de comique, point.

Je vous rassure, on renoue dans Les Intondables avec plus de comique (de mon point de vue). Ce n'est pas franchement hilarant, mais c'est un bon niveau moyen, pas transcendant non plus.

L'impression de lecture, par rapport à ce que F'murr a pu produire auparavant, est donc moins de pétages de boulons et de délires en tous genres et en toutes directions — pas toujours accessibles voire pas souvent — mais beaucoup plus de clins d'oeil parodiques, notamment au monde de la BD (Le Surfeur d'Argent, Tintin, Mickey et quelques autres) mais pas uniquement.

On lit aussi un propos, légèrement, progressivement mais sûrement, à chaque album plus politique ; sur l'environnement et l'aménagement du territoire, sur la condition de vie et d'expression du citoyen et même un clin d'oeil caustique à la toute récente (pour l'époque de parution) révolution iranienne.

En somme, un agréable moment (sans extase particulière non plus) en compagnie d'Athanase Percevalve, le berger, de son chien sans nom et de la myriade de brebis, de bélier et même de bouc totalement frappadingues. Comme dans le tome 4, on alterne avec des histoires courtes et des saynètes sur double-pages.

Bien évidemment, ceci n'est que mon avis, probablement plus insondable qu'intondable, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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