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Critique de monito


monito
16 septembre 2009
Dans la littérature, l'Angleterre victorienne met souvent en scène la noblesse ou la haute bourgeoisie. Les histoires d'amour succèdent aux intrigues dans une ambiance surannée mais toujours extrêmement bien élevée. Michel FABER nous donne à lire une autre vision de l'Angleterre de l'époque. Celle des bas fonds, celle des putes, des pauvres, des sales, des vilains.
Son héroïne, Sugar, est une prostituée. Elle n'est pas particulièrement belle, maigre, grande, avec une peau de reptile, elle attire par un charme, une intelligence et une ouverture à tous les sujets, notamment sexuelle.
Sugar est ambitieuse. Elle est revancharde. Contre sa mère, qu'elle aurait aimé aimer, contre les hommes qui toujours l'ont prise sans l'aimer, contre la société qui sclérose et fige des positions sans laisser d'espoir d'en sortir.
Un jour, un soir, une rencontre, celle de William Rackham, pauvre type, un peu falot, héritier- restant faute de mieux- d'un empire de la parfumerie, qui se rêve auteur et qui aurait aimé faire de grandes choses, qui sait qu'il n'est pas bon à grand chose.
Il cherche un moment de plaisir, de plaisir interdit à l'époque. Il cherche une ivresse que sa vie ne lui donne pas, que sa femme Agnès, ne peut lui donner.
Il rencontre Sugar, après avoir lu dans le « petit futé de la prostitution londonienne », qu'elle peut lui offrir ce qu'il cherche.
Il succombe, au charme masculin de Sugar, à son intelligence virile, comme pris dans un piège qui se construit au fil des mille cent et quelques pages du roman.
Ce roman d'une vie, 25 ans d'écriture, ne laissera pas une trace indélibile, je crois, dans l'histoire de la littérature.
Néanmoins, l'évocation d'une Angleterre obscure mérite l'intérêt. La galerie des personnages et leur profil psychologique valent le détour : qu'il s'agisse des deux héros, mais aussi d'Agnès l'épouse, Sophie la fille, Henry le frère de Bill, Emeline Fox…chacun a un rôle majeur dans la description d'une société finalement décadente.
L'écriture en elle même est simple et vers la fin du livre, l'on comprend pourquoi…peut être. Sugar indique à Sophie que pour être compris de tous et notamment des plus jeunes, un livre doit accumuler beaucoup de mots simples, pour faire de nombreuses pages…soit
Ainsi est-ce une impression en demie teinte qui prévaut quand se referme la dernière page de ce roman. L'originalité du thème, la richesse des personnages et un rythme qui s'accélère en fin de course attirent. La simplicité de l'écriture, le manque de recherche esthétique, les longueurs parfois…lassent.
Et au final, s'il devait y avoir une suite…la lirions-nous ?
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