Peut-être faudrait-il, pour commencer, considéré Parcoursup comme un coup d'État numérique dans la vie de chacun. Un coup d'état qui, comme toujours dans le néomanagement éducatif dont Parcoursup est le fer de lance, se présente comme une machine rhétorique visant à confisquer la question sociale dans le débat public.
La lettre de motivation apparaît comme la superstructure discursive imposant, par écrit, la nécessité de la domination.
Parcoursup n'est pas un outil correctif mais un outil coercitif – et la poursuite de l'humiliation de Mantes-la-Jolie par d'autres moyens.
Parcoursup déguise la démission de l'État en mérite.
La lutte des classes a été dûment remplacée par la lutte des places
Dans la mythologie néolibérale, le mérite rend libre. Il affranchit de tout. Il autorise à accéder à soi-même en tant que personnage et narrateur de sa propre vie. En ce sens, le mérite s'impose comme la vertu cardinale de la fabrique de l'individualisme.