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Critique de Biblioroz


Douzième enquête de Mary Lester, lieutenant au commissariat de Quimper.
Elle commence par une visite à une amie, Guitte, rencontrée dans une autre enquête à Concarneau. Lorsque Mary arrive dans la taverne des Korrigans que tenait son amie, elle tombe en plein deuil. Celle-ci s'en est allée. Au cours de la soirée elle apprend du fils de la défunte, armateur à Lorient, qu'un chalutier de leur armement subit des départs d'incendies volontaires.
Ni une ni deux, Mary propose de prendre deux semaines de reliquat de congés afin d'embarquer pour une campagne de pêche hauturière et ainsi démasquer le pyromane.
Des seize membres d'équipage, seul le Capitaine sera au courant de la véritable identité de Mary. Pour les autres, elle sera une journaliste en quête d'un reportage photographique.

Ce roman est bien plus un hommage au métier de la grande pêche qu'une véritable enquête policière. Il y est d'ailleurs fait référence au roman d'Anita Conti : Racleur d'Océan. Il se déroule en huis clos à bord du Drakkar, chalutier hauturier de 55m. Donc pas de filature, ni de course poursuite. Tout se passe en finesse et en psychologie.
Les membres de l'équipage sont présentés avec leurs motivations, leurs caractères bien trempés, leurs regards sur la vie en général. le capitaine Franck Melennec, placide en toute occasion, le jeune second plutôt anxieux, le radio, le cuistot tendre et bourru, les mécanos et les matelots. le bateau est également présenté comme un personnage à part entière. du bruit du moteur aux grincements de la coque en passant par les odeurs de gasoil, ce décor est omniprésent.
Le cuistot Gégé aidera Mary à vaincre le mal de mer qui la terrassera en début de campagne. Ensuite elle passera beaucoup de temps au carré, lieu de rencontre de l'équipage où, entre deux traits de chalut, elle fera connaissance avec les marins. Ils sont souvent affublés d'un surnom tel le bosco alias « Don Camillo », doyen de l'équipage, « P'tit bouchon » qui gère la machine ou « Sans Fil » le radio. S'y ajoute Idriss, le Sénégalais musulman, qui apporte une vision sage un peu décalée au milieu de ces ouvriers de la mer.
De Lorient au nord des îles Féroé avec une escale en Ecosse, nous allons être immergés dans ce microcosme, secoués au gré des tempêtes, humbles devant le courage de ces hommes, compatissants à leur peine. Nous ne regarderons plus les étals de poissonniers du même oeil.
Mary terminera son enquête grâce à sa connaissance des hommes, elle saura retrouver son côté juriste pour aider à la conclusion de cette affaire pas comme les autres.

Devant la vraisemblance de ce roman, j'ai eu la faiblesse de penser que Jean Failler avait participé à une marée.
En préambule, l'auteur cite en bibliographie : Furie de temps de Thalassa, puis on trouve le traditionnel : « Toute ressemblance avec des personnages… etc ». Dans ce reportage de 1996, j'ai été bien surprise de voir le chalutier Drake, son capitaine de 29 ans, le matelot qui écrit dans un cahier des lettres qu'il postera à l'escale écossaise, celui qui pleure en quittant sa fiancée, le matelot africain musulman, des personnes réelles qui ressemblent furieusement aux personnages de ce roman. Quel fameux hasard ! Ceci gâte un peu le plaisir de cette lecture…
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