Près de la lettre
de ce monde
aux dates printanières
on garde en soi
une émotion intime
de l’azur paisible
et de ses conséquences
à côté du vent
qui s’achève.
Au seuil de ce rêve ancien
le début du temps
quitte quelquefois
sa lumière
et pourtant en s’attardant
sans ruse
sous les nuages
quand vient le ciel
on voit de l’arbre
que l’on ne connaît pas
fleurir la branche la plus simple
qui croît dans le verger.
Quelquefois des papillons
s’envolent banalement
et ma tristesse alors
est une confusion inattendue,
une saveur ensoleillée
que le soleil effacera.
À présent
devenu ce chemin je me réconcilie
en ombrant entre les arbres
la perfection de l’inattendu
et je désapprends
un peu de mon ignorance,
à moins que ce poème n’existe pas.
L’obscurité naturelle
passe sans voir ce poème!
Saurais-je achever la nuit
aussi simplement
si je tarde encore
à éteindre la lampe?
Lorsqu’on rend à la terre
la voile blanche des nuages
et que l’on voit sous nos doigts
s'en aller le chemin
comme le haut peuplier
que l’on sait dans le ciel
même l’hirondelle accourue
effleure contre nos larmes
dans le profond miroir
l’empreinte inexorable
du vieux vertige défendu.
Si je revenais léger
pour choisir notre mémoire,
sans déjouer la distance accueillie,
même la blessure
comprendrait l’invisible –
tout serait avoué.
En quelque sorte
l’étoile la plus infime
connaît la lumière
et le sable se trouve
le long des océans
et quand à la fin du jour
le firmament déferle
au-dessus des vagues
l’envol des mouettes
s’éloigne sans se poser