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Critique de Renod


Le dimanche, mon pépé se levait aux aurores, éclusait sa chicorée, grignotait un morceau de charcuterie et, toujours à moitié endormi, pédalait comme un dératé pour démarrer son vélomoteur. Il pouvait pleuvoir ou geler à pierre fendre, il sautait sur son deux-roues, quittait son HLM de Créteil pour gagner son coin de pêche du côté de Montereau. A l'arrière, sur le porte-bagages, il réussissait à faire tenir ses cannes, son matériel et son fils de guingois. La matinée de pêche se terminait invariablement par un passage au bistrot histoire de raconter ses exploits aux copains. Au retour, il n'y a pas que la bourriche qui était chargée...

René Fallet a partagé la même passion et parvient à en rendre compte dans ce texte. Il exprime l'amour du petit matin (« c'est à peine l'aurore et je tombe du plume »), les coins de pêche à ne surtout pas éventer, l'intérêt pour le matériel et les techniques de pêche, le coeur qui s'emballe quand on sent une prise se débattre au bout de la ligne et les virées entre potes.

René Fallet fait part de son amour de la nature et condamne une époque où l'on bétonne et pollue au nom du sacro-saint progrès. Pour reprendre ses mots, l'homme est un con pour l'homme qui tue le temps en tuant l'air du temps. En 1973, déjà, face au spectacle de fleuves charriant des gardons crevés, on éprouvait une nostalgie d'une nature préservée et généreuse. Avant, on pensait déjà que c'était mieux avant (ah, les bords de Seine du temps de Maupassant...).

Dans ce récit, on se gausse des m'as-tu vu et on se réchauffe le coeur en partageant une soupe au chou avec les patrons d'un bistrot ou une goutte de prune avec le paysan du coin. La nature, l'humanité, le bonheur...

« Les pieds dans l'eau » est un plaisir de lecture qui a éveillé en moi de jolis souvenirs et une douce nostalgie. Merci M. Fallet.
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