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Le dimanche, mon pépé se levait aux aurores, éclusait sa chicorée, grignotait un morceau de charcuterie et, toujours à moitié endormi, pédalait comme un dératé pour démarrer son vélomoteur. Il pouvait pleuvoir ou geler à pierre fendre, il sautait sur son deux-roues, quittait son HLM de Créteil pour gagner son coin de pêche du côté de Montereau. A l'arrière, sur le porte-bagages, il réussissait à faire tenir ses cannes, son matériel et son fils de guingois. La matinée de pêche se terminait invariablement par un passage au bistrot histoire de raconter ses exploits aux copains. Au retour, il n'y a pas que la bourriche qui était chargée...

René Fallet a partagé la même passion et parvient à en rendre compte dans ce texte. Il exprime l'amour du petit matin (« c'est à peine l'aurore et je tombe du plume »), les coins de pêche à ne surtout pas éventer, l'intérêt pour le matériel et les techniques de pêche, le coeur qui s'emballe quand on sent une prise se débattre au bout de la ligne et les virées entre potes.

René Fallet fait part de son amour de la nature et condamne une époque où l'on bétonne et pollue au nom du sacro-saint progrès. Pour reprendre ses mots, l'homme est un con pour l'homme qui tue le temps en tuant l'air du temps. En 1973, déjà, face au spectacle de fleuves charriant des gardons crevés, on éprouvait une nostalgie d'une nature préservée et généreuse. Avant, on pensait déjà que c'était mieux avant (ah, les bords de Seine du temps de Maupassant...).

Dans ce récit, on se gausse des m'as-tu vu et on se réchauffe le coeur en partageant une soupe au chou avec les patrons d'un bistrot ou une goutte de prune avec le paysan du coin. La nature, l'humanité, le bonheur...

« Les pieds dans l'eau » est un plaisir de lecture qui a éveillé en moi de jolis souvenirs et une douce nostalgie. Merci M. Fallet.
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René Fallet, scénariste de beaucoup de films des années 60-70 et notamment de la Soupe aux Choux nous fait ici le récit d'épisodes de pêche avec une verve linguistique contagieuse!
Je ne suis pas passionnée par la pêche mais mon conjoint oui, d'où ce livre dans ma bibliothèque, qu'il me conseillait de lire depuis des années. Je ne serai pas aussi enthousiaste que lui, les techniques de pêche qui jalonnent les récits m'intéressant peu mais j'ai pris plaisir à lire ses exploits et défaites exagérément décrits. Surtout, j'ai aimé son rapport à la nature en tant que pêcheur, le regard qu'il porte sur l'eau, les rivières, les poissons, l'aube, les paysages qu'ils voient s'abîmer sous la main de l'homme, quel qu'il soit. Les dernières pages, plus mélancoliques, sont très belles, où la nature et les vicissitudes de la vie se mêlent. retracer ces journées de pêche et les transformations des paysages est aussi une manière pour l'auteur de parler du temps qui passe et qui ne reviendra plus.
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"Les pieds dans l'eau" est un livre héritage dédicacé par l'auteur à ma mère en 1974. Son texte "avec les meilleurs souvenirs piscicoles de René Fallet" est accompagné d'un joli dessin de poisson. C'est ce qui justifie l'existence de ce récit dans ma bibliothèque parce que je n'ai pas d'intérêt particulier pour la pêche.
Ce sont plus des souvenirs qu'un essai même si René Fallet aborde des détails techniques. Si j'ai bien compris il préfère la pêche à la mouche, qu'elle soit sèche ou noyée, mais sans négliger le lancer léger, à la cuillère, au vif, voire à la pomme de terre.
Je ne sais pas si ça existe vraiment parce que René Fallet est assez farceur et c'est avec humour qu'il dit que le pêcheur est un enfant avec ses jouets : ses fils de nylon, ses flotteurs, ses mouches, ses cuillères... Par contre, il parle de la pêche au chénevis mais il n'explique pas ce que c'est.
Peu importe, je préfère quand il raconte l'Aube et philosophe sur sa passion ; il dit par exemple que la pêche est une façon d'oublier toutes les misères du monde.
Au bord de la Besbre, René Fallet s'interroge sur ce qui pousse à tuer les poissons qui ne font pas de bruit. Pour autant, il n'y apporte pas de réponse.
Je pense qu'il s'est fait plaisir avec ce petit livre de souvenirs de ses escapades de jeunesse avec son frère Tarin, en France et en Yougoslavie notamment.
Bien sympathique, sans plus, sauf pour les passionné.e.s de pêche qui s'y retrouveront sans doute.


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Superbe récit sur la pêche qui plaira aux initiés comme aux non-initiés. Avec ce côté poétique propre à l'auteur pas toujours apprécié à sa juste valeur...
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Un livre à se mettre à la pêche dans la minute où la dernière page est lue. Un hymne à l'amitié et à la nature.
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Ma rivière, mon amour

Mots clés : pêche, rivière, Jaligny, Allier, Fallet René, EdItions du Cherche-Midi

Par Astrid de Larminat
24/06/2010 | Mise à jour : 16:02 Réagir
Selon René Fallet, à la pêche l'homme devient poète, retrouve des joies d'enfant.

Les bords de mer en été ont leur charme, personne n'en disconvient. Mais lorsqu'on a lu l'ode à la pêche de René Fallet, intitulé Les Pieds dans l'eau , un texte dont la grâce est contagieuse, on donnerait tous les maillots de bains, sacs et raquettes de plage pour une épuisette, un moulinet et des cuillères chatoyantes. La prose de Fallet, rieur mélancolique, réactionnaire par amour de la vie, rimbaldien à ses heures, est rafraîchissante comme un bain d'été. À sa suite, on rêve d'aller tenter sa chance le long des rivières du centre de la France. «La pêche n'est pas ce qu'un vain peuple pense. La pêche est le meilleur prétexte pour être au bord de la rivière, dans le ventre de l'eau.» À l'ombre des aulnes et des saules, la sensibilité vibre. L'homme en pêchant devient poète.

Lorsqu'il se lève avant l'aube, boit son café, seul, prépare son amorce et ses cannes, Fallet est le roi du monde qui dort encore. Il va se poster au bord de la modeste ­Besbre, dans l'Allier, son pays, pas spectaculaire pour un sou, mais c'est comme s'il s'en allait affronter Moby Dick. le pêcheur est épique, tragique parfois. S'il rate une truite longtemps combattue, c'est comme s'il ratait sa vie. Mais quand il prend dans sa main le gardon qu'il vient de tirer des eaux, le regardant happer l'air qui l'asphyxie, il l'entend crier de peur et de douleur. Il aime son poisson. Car le pêcheur est sentimental. Il est l'amant de l'eau. La rivière est sa femme, elle est féconde, pleine de promesses. «Jamais je ne me suis lassé, ne me lasserai de cet instant-là, où l'eau, jusque-là étrangère, devient tout à coup femelle et caresse (…), vous enveloppe les jambes de fraîcheur. C'est le bien-être et c'est la volupté, la joie de vivre et sa fragilité.» le premier brochet d'un pêcheur, c'est comme la première fille de Brassens. Il ne l'oubliera jamais.

En bordure de paradis
Fallet écrit sa pêche en la vivant, revit sa pêche en l'écrivant. En le lisant, on est dans ses bottes, au bord de la rivière, en bordure de paradis. On rit avec lui de ses mésaventures. Suite à un lancer maladroit, l'hameçon se pique dans sa joue : blessure de guerre des boutons… Tout à sa passion, le pêcheur retrouve les sensations, les joies et les espoirs de l'enfance, rehaussés d'un fond de tristesse, parce qu'il pressent qu'un jour la mort l'arrachera, comme un petit poisson, à ce bonheur terrestre. du moins le sait-il et goûte la vie qui coule trop vite.

Les pieds dans l'eau de René Fallet, Le Cherche Midi, 108 p, 12 €.


POUR ACHETER LE LIVRE :

» Les pieds dans l'eau, de René Fallet, Le Cherche Midi, 11,40€ sur Fnac.com


Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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