AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jcjc352


«Noir c'est noir» et bien non c'est plus compliqué que ça et Frantz Fanon a grand coup de psychologie adlérienne, freudienne, de philosophie hégélienne et littérature concordante va nous en faire restrictivement la démonstration car étant antillais ses observations et ses conclusions ne valent que pour les Antilles. Une restriction de la négritude, mot à prendre au sens de Danny Laferrière.
«Beaucoup de nègres ne se retrouveront pas dans les lignes qui vont suivre. Pareillement beaucoup de Blancs», «d'origine, — tout au moins en ce qui concerne le Noir chez lui»
Un texte politique, pourtant Fanon le donne pour psychologique, que l'on verra comme didactique et professoral avec l' abus de termes spécialisés de psychanalyse comme si Fanon voulait convaincre de sa compétence et sa valeur littéraire. Ces abus nuisent à la compréhension du texte et en noient parfois le sens mais ils se justifient si et seulement si ils s'adressent à d'éventuels détracteurs mais de détracteurs spécialisés comme lui en psychiatrie et politique: Ce texte s'adresse à l' élite du moment et donc le lecteur contemporain en subit les conséquences..
Les exemples choisis sont toutefois plutôt étonnants, amusants presque pince-sans-rire mais pas tous loin de là.
Ils permettent d'aérer un peu le texte et sont très parlant pour un néophyte en psychologie et philosophie.
le texte un peu agressif donne le ton fermement : Fanon n'est pas là pour s'excuser (entre nous il fait bien) mais ses démonstrations explicatives sont parfois difficile à saisir en raison des digressions fréquentes de «ni-ni», «je l'ai pas dit fort» à la Coluche qui passent pour excuses faisant passer ou non la pilule.
«Oui, il faut que je me surveille dans mon élocution... On dira il ne sait même pas parler le français.» Fanon a péché par modestie et vanité sachant que son langage de psy est réservé à cette époque à une élite médicale psy voir littéraire et politique, un effet pour se minorer faussement et en recevoir l'effet inverse: il se fait mousser.
Un texte volontairement artificieux, non pas écrit pour convaincre (d'ailleurs on se demande bien qui a lu à cette époque le livre de Fanon mis à part les gens au fait de la question : politiques et lettrés) mais surtout pour clore le bec à certains prosateurs racistes de l'époque car, d'une part, le texte est trop technique et que d'autre part, on s'aperçoit qu'il est valable pour une bonne majorité d' individus soumise aux caprices de leurs «Grands» et ce quelque soit la race et la couleur de la peau.
la citation de Césaire mise en exergue « Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme» qui pourrait être un aphorisme marxiste et communiste et qui ne concerne pas seulement les noirs mais tous les déshérités qui ont a subir le joug des puissants.
On aurait aimé qu'il y ait moins de «nature pré-oedipienne, conflits post-oedipiens, de phénoménologie et symptomatologie et autres termes spécialisés» qui enferment le lecteur dans une logique de psy et l'éloignent de la vraie vie c'est à dire du sujet concret.
L'écueil de ce genre d'ouvrage c'est l'ennui qui guette le lecteur ou le décrochage et pour suivre les raisonnements de Fanon il faut s'accrocher.
On apprécie toutefois le livre dans son contexte, son époque mais il est, il faut bien le reconnaître, aujourd'hui un peu désuet. le discours tenu est dépassé mais le fond reste très vrai et le restera encore longtemps
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}