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Critique de BuKWhiskey


Être le fils de John Fante, figure emblématique de la littérature américaine, est à double tranchant. Pour Dan Fante, cette filiation est à la fois une bénédiction et un fardeau. Dans son sillage, il choisit délibérément de fouler le même chemin tortueux que son père, fait d'alcool, de démêlés avec la loi et, bien sûr, d'écriture. Un mélange détonant, propre à l'Amérique des laissés-pour-compte.

Dan ne se contente pas de marcher dans les pas de son père; il s'empare de son héritage, lourd et complexe, et se lance dans une quête littéraire similaire. Bruno, son double de papier, incarne cet écho intergénérationnel: un écrivain alcoolique à Los Angeles, taximan par nécessité, écrivant pour apaiser ses tourments intérieurs et pour hurler son désenchantement face à une société hypocrite.

La comparaison avec John Fante est inévitable, certes, mais réductrice. Dan ne se cache pas derrière l'ombre de son père; il s'en inspire, tout en y ajoutant sa propre empreinte. le style vivant et coloré de John Fante transparaît à travers les pages de Dan, prouvant que le talent narratif peut très bien être une affaire de famille. Malgré les accusations de manque d'originalité, Dan démontre une capacité à captiver, à émouvoir et à surprendre, grâce à une maîtrise de la langue aussi brute qu'élégante.

Dan Fante ne cherche pas à réinventer la roue. Il prend le relais d'une tradition littéraire qui explore les bas-fonds de l'âme humaine et les complexités de la vie. Ses récits, bien que parfois jugés trop crus ou vulgaires, sont d'une sincérité désarmante, et portent la marque d'un homme qui ne se contente pas de raconter des histoires, mais qui cherche à toucher, à provoquer, à réveiller.

Ce livre, au-delà de ses histoires fragmentées, se révèle être un cri du coeur, un plaidoyer pour une humanité déboussolée, cherchant désespérément un sens dans le chaos du quotidien. Dan Fante, à l'instar de son père, nous confronte à notre propre réflexion, nous poussant à questionner nos propres vies, longtemps après avoir tourné la dernière page.

Les écrivains de la trempe de Dan Fante sont rares. Dans un monde littéraire où l'authenticité est souvent sacrifiée sur l'autel du politiquement correct, sa voix, brute et sans concession, est non seulement rafraîchissante mais nécessaire.
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