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Critique de JIEMDE


Comme les trois mousquetaires qui étaient quatre, la trilogie Bandini (Bandini, La route de Los Angeles et Demande à la poussière) se complète utilement de ces Rêves de Bunker Hill, publiés sur le tard.

Quel bonheur de retrouver Arturo Bandini, le plus grand écrivain du monde, désormais proche de la consécration et embauché par un studio d'Hollywood pour écrire ou co-écrire des scénarios. Et plus à coup de 50 cents le poème mais à 300 dollars la semaine. de quoi disposer d'une garde robe à la hauteur de son standing, de manger enfin à sa faim et de boire les coup qu'il souhaite où et quand il le souhaite. Bureau, secrétaire, salaire, tout est OK. Sauf qu'Arturo n'écrit rien, et le peu qu'il écrit est caviardé.

Alors vous le connaissez, l'Arturo, le naturel revient au galop. Il ventile, il disperse, il éructe, il disjoncte. Crétins d'Hollywood qui ne le méritent pas ; crétins de contemporains qui ne le comprennent pas ; crétines de femmes qui ne le désirent pas.

Dans ce dernier opus, l'immense John Fante a amené son double autobiographique au bout de sa quête, pour mieux nous montrer qu'elle n'était qu'un leurre. Et si le vrai bonheur était ailleurs : chez lui, au coeur de sa famille, loin de L.A. dans le Colorado ? Dans le retour chez sa vieille logeuse et amante ? En se tournant vers Dieu, que sur l'exemple de sa mère, il n'a jamais cessé d'implorer ?

Rien de tout cela, et Fante nous livre sa morale : le salut vient de l'écriture, encore et toujours. Une ligne, un vers ; une nouvelle, un poème ; dix de jetés, un de gardé ; dix refusés, un de publié... Écrire.

Rêves de Bunker Hill est précieux dans l'oeuvre de Fante. le texte est précis, économe, mais juste. Superbe point final d'une oeuvre à mon sens, sans égal.
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