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Critique de Little_stranger


Je n'ai pas lu le premier roman de cet auteur (ce que je vais m'empresser de faire), mais je suis tombée dans son dernier et j'ai adoré. le titre déjà : tout un programme et un symbole (digitus impudicus : un phallus et des testicules pour éloigner les mauvais esprits), et puis l'histoire : celle d'une enseignante, agrégée de philosophie, qui dans un matin brumeux de l'Auvergne profonde, se dirige vers l'établissement où elle enseigne. Elle traverse en dehors des clous (pas bien), se fait klaxonner par un automobiliste : 1er doigt de la prof et un deuxième, parce que ... et ben parce que.
Et c'est ainsi que commence l'histoire de cette jeune femme, que d'autres lecteurs, ont rencontré dans son roman antérieur, qui a connu très tôt la violence, l'agressivité et la misère. Elle a trouvé dans les livres, la connaissance, une "famille" : sa ténacité et son intelligence l'ont mené à l'agrégation et elle est devenue prof. C'est vrai que je ne comprends pas encore comment l'Education Nationale peut demander un tel niveau d'étude pour enseigner souvent à des élèves privés de mots et qui s'expriment plus par la violence de leurs gestes que par le verbe.
Nous allons apprendre au fil de la lecture de ce texte incisif, nerveux et drôle/amer, que l'enseignante a été confrontée déjà plusieurs fois dans le cadre de son travail à la violence, mais qu'elle s'accroche terriblement pour garder la foi dans son travail, alors que l'Education Nationale se délite entre réforme, contre-réforme délivrées par des instances qui ne connaissent pas le quotidien de ses salariés. Elle me plaît beaucoup Dalie Farah avec cet amour chevillé au corps que la connaissance, l'ouverture sur le monde, les livres peuvent vous sauver et l'ont sauvé. J'ai beaucoup pensé à mes parents qui sont nés à une époque où étant donné leurs milieux sociaux après le certificat d'étude, c'était le travail dans les champs ou l'usine. Ils n'ont pas eu l'opportunité de s'élever par les diplômes. Cette jeune femme a abattu les murs autour d'elle avec les livres
Je ne suis pas sûre que son doigt (enfin ses doigts) était une réponse au conducteur : il symbolise sa colère, son sentiment d'impuissance car l'école n'est plus le tremplin d'où l'on peut s'élever, mais représente une "prison" pour certains élèves et leurs parents. Un livre qui vous secoue bien et un auteur découvert par hasard, mais que je vais suivre avec délectation.
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