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Critique de DelphineBo



Au cours de l'été 2004, Manon rencontre un éditeur, Gérald Duprat-Moreau, au salon du livre de Vannes. Elle lui fait part de son projet de BD. Il propose de l'accompagner dans cette réalisation. Manon a 17 ans, Gérald 56. Très vite, Manon s'attache et se confie à lui, bien au-delà de son projet d'écriture. Ils se voient, s'échangent des quantités vertigineuses de mails. C'est une relation troublante, dérangeante, qui s'instaure entre ces deux-là, sous la complicité de Viviane, l'épouse de Gérald. Très vite, celui que l'on aurait pu imaginer comme une sorte de pygmalion montre un visage de manipulateur inquiétant...

Les multiples angles narratifs choisis par Manon Fargetton dessinent le prisme et les mécanismes d'une emprise qui fait froid dans le dos. Les faits et dialogues, datant de 2004, sont transcrits de façon brute, et entrecoupés des procès-verbaux de la police, ayant entendu les proches de Manon en 2006.
L'histoire de Manon Fargetton est bouleversante. Elle invente avec ce récit une façon nouvelle de se raconter. le titre de son autobiographie, la mise à distance par le recours à la troisième personne, les regards croisés des différents protagonistes mettent en lumière sa position de victime.
La façon dont elle recompose la construction de sa relation avec ce Gérald dévoile un mécanisme de prédation effrayant, qui par ricochet, éclaire un traumatisme sur lequel il lui faudra poser des mots.
En lisant ce récit, j'ai été sincèrement touchée et émue, évidemment par les faits et le vécu de Manon, mais également par l'amour de ses deux parents, Pascale et Antoine, et ce qu'ils déploient pour tenter de protéger leur fille, parfois malgré elle. Ce livre est un vrai coup de coeur, j'en recommande vivement la lecture et vais me pencher sur les autres romans de l'auteure dont je salue le talent et l'écriture.
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