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Critique de bdelhausse


Le recueil contient 3 pièces assez courtes qui abordent les thèmes récurrents de l'amour, du conflit et du rapport à l'autre.

Le Bouc, c'est Jorgos, un travailleur immigré venu De Grèce pour travailler. Accusé rapidement de bosser pour moins cher que les Allemands, il va focaliser les fantasmes sexuels et attiser les jalousies quant à ses prouesses et la taille de son sexe.

Fassbinder montre le développement de la haine à l'encontre de Jorgos. Il montre les enjeux de séduction car Jorgos "tombe" la plupart des femmes de son entourage par un mélange de promesses, d'exotisme et de brutalité. Plutôt que de s'allier avec Jorgos en tant que travailleurs afin de protéger leurs droits, les hommes vont trouver tous les prétextes pour mettre fin au règne de cet envahisseur.

Cette pièce qui date des années 60 est plus que jamais d'actualité.

Les Larmes de Petra von Kant met en scène une styliste fort connue qui va s'engager dans une passion homosexuelle totale, perdant tout sens commun et s'investissant corps et âme. Elle va faire face à la trahison de l'amante et au regard de ses proches, sa mère et sa fille. C'est destructeur. Il se dégage une intensité assez bestiale des rapports humains et de la détresse de Petra.

La Liberté à Brême est une relecture par Fassbinder d'un fait divers arrivé à Brême au début du XIXè siècle. Une femme va empoisonner son mari volage et brutal, qui l'humilie constamment. Prenant goût à l'impunité qui suit son crime, elle va systématiquement tuer toute personne qui se met en travers de son chemin: père, enfant, nouveau mari... Fassbinder élabore un récit finalement très féministe qui met la quête de liberté d'une femme forte brimée par un univers masculin "castrateur" au centre de ses meurtres.

De nouveau, on a l'amour inconditionnel que cette femme dit éprouver pour ses maris successifs, les rapports de force qui amènent la femme à essayer de dominer les hommes de sa vie et la quête de liberté à laquelle tout être a droit selon Fassbinder.

Le style est dépouillé, direct, très ancré dans le concret, dans le réel. Les dialogues sonnent terriblement justes. Et si c'est un peu daté dans des éléments de mise en scène, les pièces restent très contemporaines vu les thèmes universels qui y sont traités.
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