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Critique de Folfaerie


Voilà un formidable roman centré sur une admirable figure d'homme qu'on oublie pas de sitôt.
Le romancier est d'autant plus fasciné par cette légende qu'est devenu Spartacus qu'il écrit son livre en 1951, soit en pleine période de Maccarthysme, dont il fut d'ailleurs une des victimes.

Le roman commence donc par la fin de Spartacus. le long de la Voie Appienne, qu'empruntent de jeunes Romains oisifs pour se rendre dans leurs villas à la campagne, des croix ont été érigées sur lesquelles les derniers esclaves révoltés, crucifiés, finissent de pourrir.

Nous faisons connaissance avec deux personnages qui ont été mêlés au destin de Spartacus : le sénateur Gracchus et le général Crassus qui vont tour à tour évoquer leurs souvenirs. Pas très reluisants d'ailleurs. Rome, bâtie sur le sang, ne peut vivre sans les milliers d'esclaves qu'elle occupe à diverses tâches : le travail dans les mines, où la durée de vie n'excède pas 2 ans, les travaux agricoles, l'entretien des domaines et villas... les enfants sont vendus sur les marchés, les femmes servent de concubines, et les hommes, quand ils ont survécu à tout le reste, sont parfois formés pour être gladiateurs. C'est dans l'école d'un lanista que Spartacus le Thrace, fils et petit-fils d'esclaves, va rencontrer l'amour de sa vie, Varinia une esclave germaine, et ses deux futurs lieutenants, le juif David, le dernier à mourir sur la croix et le Gaulois Crixus, qui tombera sur le champ de bataille.
Ainsi naît la Révolte Servile, en 71 avant J.C., qui fit trembler la puissance de Rome et qui fut le fruit des rêves d'un homme. Durant quelques années les rebelles tiendront tête aux cohortes urbaines et aux légions romaines avant d'être finalement anéanties. Si Spartacus n'a jamais pu réaliser son rêve de fraternité et de liberté, il sema les graines de la révolte et Rome ne fut plus jamais la même.

Le roman de Fast, est donc noir et sanglant, nourri d'espoir pour l'humanité, et constitue donc une violente diatribe contre l'oppression, d'où qu'elle vienne. le livre est basé sur des faits historiques et une bonne connaissance de la civilisation romaine. Même si les portraits des révoltés sont idéalisés, les Romains sont nuancés, Howard Fast s'est gardé d'un manichéisme primaire. Les historiens aujourd'hui se disputent les origines de Spartacus et il semblerait qu'il ait été légionnaire, plutôt qu'esclave, mais tous s'accordent sur sa fin... et personne ne sait ce qu'il est réellement devenu. Howard Fast s'est donc approprié le personnage pour en faire son héros, lui redonnant vie et chaleur, et c'est là sans doute la plus belle revanche de ce rebelle. Rome, humiliée par cette révolte d'esclaves, a cherché à effacer le nom de Spartacus, persuadée que L Histoire ne retiendrait pas son nom. Mails il a survécu au cours des siècles, dans le coeur de quelques hommes, et de celui des quelques lecteurs qui songeront, un instant, à cette cruelle destinée, à ce vibrant hommage rendu par un écrivain de talent.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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