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Critique de Soleney


J'ai pu découvrir ce livre grâce à un échange avec Witchblade, que je remercie pour cette découverte !
Ce qui m'a attirée, bien évidemment, c'est la quatrième de couverture. le résumé promettait une histoire complexe et originale qui se déroule dans un monde menacé par la montée des océans. le personnage principal, Marie, avait l'air tout en contradictions et en complexité, et ces deux points (l'univers et le héros), s'ils ont l'air alléchant, suffisent à me faire acheter un livre.

J'ai été un peu déçue par Marie, dans la mesure où l'auteure dévoile tous ses secrets dès le début. L'histoire commence avant qu'elle ne perde la mémoire, et par la suite, on subit ses interrogations sur son propre passé. de la même manière, on apprend trop rapidement qui est Julian ad Népenthès. L'auteure n'a pas joué la carte du mystère. Pourtant, cela aurait donné un sacré plus à l'intrigue (et aurait sûrement valu une étoile supplémentaire au livre).

L'univers, quant à lui, m'a fait penser au film Waterworld. Je ne m'attendais pas à ce que la Crue soit aussi avancée. En lisant le résumé, on a l'impression que les peuples viennent de se rendre compte que les eaux montaient dangereusement, mais en fait seuls les plus hauts plateaux et les montagnes sont épargnés – pour un temps. Par conséquent, les hommes doivent affronter les problèmes de place (en construisant des villes-bateaux), mais aussi celui de l'eau potable, (ils sont contraints de récupérer l'eau des pluies et des glaciers). Mais surtout, ils sont lassés : l'odeur de l'iode est présente partout, beaucoup trop d'aliments ont un goût de mer, certains métiers (comme la teinturerie) sont limités, et d'autres ont disparu.
Cette Crue mine les morals : beaucoup de villes, de paysages, de plaines sont ensevelis. La plupart des personnes se souviennent d'un passé idyllique, vaste, fleuri et riche, vivent dans un présent instable et anticipent un futur apocalyptique. La moiteur de la mer suit les hommes partout, des créatures gigantesques jaillissent des océans et menacent l'humanité. Bref, c'est la merde. La mer incarne le désespoir en pleine expansion.
C'est un peu déprimant, je vous l'accorde.
Pour une raison que j'ignore, je n'ai pas tant accroché à l'univers, alors que c'est justement lui qui m'a donné envie de lire ce livre.

Par ailleurs, les révélations sur le personnage de Marie ont émoussé mon intérêt pour elle, même si son parcours reste intéressant. De temps en temps, je revenais au début de l'histoire pour me rappeler comment elle était, avant. Malgré cela, j'ai trouvé la lecture de ce livre longue et fastidieuse. Plus je lisais, plus je perdais mon engouement pour l'histoire.
Mais heureusement, un rebondissement dans les derniers chapitres redonne de l'intérêt à l'intrigue. C'est là qu'on se rend compte que l'enjeu n'est pas celui qu'on croit (la lutte de pouvoir entre l'Église des Cendres et la religion de Marie), mais rien de moins que le salut du monde. Bon, on se doutait que les hommes allaient chercher à faire baisser le niveau des eaux (l'instinct de survie, hein), mais c'était très secondaire par rapport aux conquêtes de territoire de Marie. Et à la Renaissance, qu'est-ce que les hommes pouvaient y faire que les eaux montaient ?
D'ailleurs, on ne saura jamais pourquoi soudainement, les mers ont commencé à monter… Si elle a choisi de tout dévoiler de ses personnages, l'auteure a également opté pour un monde sans raison.

En bref, c'est une lecture qui m'a moyennement intéressée. Quelques petits détails m'ont fait sentir qu'Estelle Faye était issue du milieu du cinéma avant que je ne l'apprenne : sa capacité à créer des scènes marquantes, sa linéarité, le manque de mystère de ses personnages (elle est vraiment passée à côté d'une bonne occasion).
Cependant, c'est son titre le moins aimé. Cela vaut peut-être le coup de lui laisser une seconde chance...
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