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Critique de Yendare


Première lecture de décembre et premier roman que je lis d'Estelle Faye, L'Arpenteuse des rêves fut vraiment une belle découverte.

Cette année j'ai fait de belles découvertes en littérature jeunesse de l'imaginaire mais si je devais recommander sans trop de doute un seul roman à un jeune adolescent sans le connaître c'est sans doute vers ce titre que je me pencherais. Pourquoi ? Pour une très simple et bonne raison : je l'ai trouvé vraiment très chouette ! Cela ne vous suffit pas pour aller acheter ce roman, d'accord je vais donc développer un peu car il serait dommage de passer à côté de ce roman jeunesse.

Je trouve pour commencer que Rageot a fait un travail remarquable sur l'objet livre, ce dernier est tout simplement beau et donne envie. Un premier bon point qui n'est pas à négliger et qui a pour ma part grandement contribué à l'achat de ce dernier.

J'ai compris dès la lecture du prologue que je ne regretterai pas cet achat, ce dernier s'avère percutant, intrigant et tragique. Dès les premières pages Estelle Faye donne le ton et nous embarque dans une histoire rondement menée de la première à la dernière page avec une plume fluide et agréable. Bien rythmé avec des chapitres courts, c'est un roman qui se laisse dévorer avec grand plaisir.

Estelle Faye m'a ici entraîné dans un univers assez sombre et plus particulièrement dans la ville de Claren représentée sur la couverture dans laquelle se déroule toute l'histoire. Claren, cette ville bâtie sur une colline sous laquelle prend source un fleuve qui serpente en bas de celle-ci. Claren avec son magnifique Palais à son sommet entouré de maisons de noble luxueuse mais aussi Claren complètement pourri à sa base ou toute une population vit dans la pauvreté au bord de ce fleuve charriant nombres de déchets toxiques et eaux usées des ateliers construits sur ses rives tandis que la fumée de ces derniers intoxique les habitants de la ville basse où seuls rats et cafards prospèrent.

C'est dans cette ville basse que Myri a toujours vécu, survécu, utilisant durant un temps son don pour survivre. En effet, Myri personnage principal de ce roman est une arpenteuse, elle a la faculté rare de s'introduire dans les rêves d'autrui et d'interférer dans ceux-ci. Un don ou une malédiction dans le lieu où elle vit qu'elle décidera de ne plus jamais utiliser voyant en ce dernier la cause du décès de sa petite soeur. Une décision qui sera abandonnée des années plus tard dès lors que la vie du jeune Miracle sera menacée. Il est impensable pour Miry d'abandonner à son sort cet enfant de 2 ans qu'elle a recueilli nourrisson sur le pas de sa porte. La ville basse se retrouve en effet peu à peu envahie de fantômes une fois la nuit tombée. Ces derniers sont la source d'horribles cauchemars répétitifs pour certains habitants qui finissent par s'écrouler d'épuisement ou tomber dans la folie. Se servant de son don Miry se plongera au coeur du cauchemar de Miracle afin de sauver ce dernier renouant ainsi avec son don qu'elle n'avait pas utilisé depuis de nombreuses années.

C'est dans cet univers ainsi assez sombre que nous plonge Estelle Faye avec beaucoup de talent entre rêve et réalité en compagnie d'un personnage principal attachant. Miry est une adolescente indépendante qui fera tout son possible pour protéger les personnes auxquelles elle tient. Déterminée et courageuse elle fera connaissance de Lélio qui lui permettra d'accéder aux plus hauts étages de cette ville aux multiples facettes. Lélio est lui aussi un personnage attachant et j'ai trouvé que le duo qu'il forme avec Miry fonctionnait vraiment bien.

Si ainsi l'histoire en elle-même est des plus sympathiques à suivre les thèmes abordés lors de la lecture m'ont eux aussi beaucoup plu et l'air de rien ceux-ci sont nombreux. J'ai aimé la relation qu'entretient Miry avec les membres de sa famille recomposée ainsi que son amitié avec Lélio et Riog, j'ai aimé le traitement qui a été fait relatifs aux inégalités sociales ainsi que l'aspect écologique présent tout au long de cette histoire.

j'ai ainsi finalement aimé beaucoup de choses dans ce roman dont le contenu s'avère aussi réussi que l'est sa couverture. En 350 pages, Estelle Faye est parvenue à créer une histoire solide avec un début et une fin. J'ignore s'il y aura une suite mais l'histoire ici se suffit à elle-même et peut tout à fait se lire comme un one shot. Un autre bon point pour les lecteurs qui ne souhaitent pas se lancer dans une énième série à rallonge.

L'Arpenteuse des rêves fut donc une très bonne lecture et peut constituer j'en suis convaincu une très belle porte d'entrée dans la littérature de l'imaginaire. Si vous avez dans votre entourage des adolescents de 13, 14 ans ou plus, cela peut constituer un très beau cadeau de Noël.
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