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Critique de lalahat


Le roman d'Éric Faye, publié en 2001, a pour sujet la disparition de Solange Brillat en été 96. Il s'était déjà intéressé à ce fait divers d'assez près puisqu'il avait publié en 2000 un recueil de nouvelles s'y rapportant : Les lumières fossiles. Il y donnait la parole au voisin de palier de Solange. le thème semble décidément l'obséder puisqu'il récidivera en publiant la Durée d'une vie sans toi en 2003.

Le registre n'est pas si loin du fantastique De Maupassant, ou de Kafka. On est à la frontière de la folie, de la paranoïa. Solange Brillat, 27 ans, employée comptable, personnage ordinaire, falot, solitaire, reçoit des coups de fils silencieux, et une lettre anonyme. Elle s'interroge. Douée d'une considérable perspicacité, elle va réussir en partie à élucider l'énigme. le lecteur comprend bien l'absurdité de la vie décrite par la narratrice. Solange Brillat, marginale, s'en démarque tout en y participant. Difficile d'échapper au système social ... La protagoniste est sur le fil du rasoir. Elle parvient toutefois à donner le change dans la première partie. Telle un détective, elle enquête mais en secret.
Le récit bascule-t-il dans le fantastique? La deuxième partie marque le franchissement d'une frontière. Solange souffre-t-elle d'un trouble de la personnalité, de schizophrénie avec hallucinations ? le lecteur reste dans la perplexité. Les questions ne trouvent pas de réponse. Éric Faye entretient l'atmosphère d'étrangeté.

Les cendres de mon avenir est empreint de tristesse. C'est une caractéristique récurrente dans les oeuvres de l'auteur. On peut le rapprocher d'Albert Camus, pour son sens de l'absurde. Il a recours à des références musicales pour suggérer la mélancolie de son personnage. Ce n'est pas les romantiques qu'il convie à cet effet mais le moderne Satie et ses Gnossiennes hypnotiques. de la même façon, il convoque Chirico et sa peinture métaphysique pour décrire un émail choisi par Solange, petite fille. C'est un univers déshumanisé, sombre et désespéré que celui d'Éric Faye. Son écriture est toutefois si sensible et poétique qu'on en redemande.
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