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Critique de Prudence


J'ai adoré ce livre qui m'a parfois décontenancée. Je n'ai pas l'habitude de lire des biographies romancées mais l'exercice a été instructif, intéressant et profitable.
J'ai trouvé orignal que dans le texte, écrit à la première personne, viennent parfois s'intercaler des messages des proches, leur point de vue. Cela a permis d'avoir accès à d'autres subjectivités et de faire apparaître des faces d'ombre.
En parlant d'ombres, les critiques sur le livre sont intéressantes à lire : on ne pardonne pas à la militante de s'être moins occupée de ses enfants, d'avoir quitté le pays pendant un an, etc. Mais je n'ai jamais lu ce genre de critiques pour un homme qui part au front pour un an de guerre, qui travaille dur et ne peut pas être présent à la maison… ces critiques sont belles et bien réservées aux femmes : « mauvaise mère ». Cette femme n'a pas été une mère présente, oui, elle a fait le choix de se battre pour permettre à d'autres femmes de vivre, de se libérer des grossesses à répétition, des maternités forcées, des morts précoces, elle a été en prison pour ces femmes, mais on lui reproche d'avoir couché avec plusieurs hommes (et pendant qu'elle était mariée) et d'avoir été une « mauvaise mère ». Comme quoi, il y a encore beaucoup de travail à faire puisque le dévouement à une cause semble encore ne devoir être réservé qu'aux hommes (ou aux femmes sans enfants?), que l'amour libre n'ait pas lieu d'être pour une femme. J'aimerai aussi rappeler que si elle a eu des enfants c'est parce que son mari l'a harcelée à ce sujet, il l'a manipulée et lui a fait du chantage, elle n'en voulait pas, elle voulait être libre. Avec sa tuberculose, les grossesses ont failli la tuer (et le savait que c'était risqué pour elle). Et pourtant elle a aimé ses enfants, mais pourquoi aurait-elle dû tout gérer ensuite ?
Oui, Margaret Sanger n'était pas parfaite, et c'est normal, il s'agit d'un être humain, personne n'est parfait. J'ai aimé que l'autrice nous montre aussi ses failles, douleurs, fuites. Peut être parce que c'est une réflexion que j'ai déjà depuis quelques années : qu'il n'est pas bon de penser à certaines personnes comme des modèles parfaits qui sont ensuite démontés par des scandales, mais plutôt de s'inspirer des choses positives qu'elles ont mis en place et de se servir de leurs idées pour nourrir nos réflexions.

Ce livre permet de s'immerger dans les conditions terribles de l'époque au niveau social, sanitaire, économique, des violences, etc. et donc de comprendre la gravité de la situation, l'importance du combat mené par Margaret Sanger.
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