AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mimeko


Quarante ans après avoir rompu toute relation au tout début des années soixante dix avec ses amis d'université, le narrateur est contacté par l'un d'entre eux Damian Baxter, atteint d'un cancer et dont les jours sont comptés. Une bien curieuse démarche que celle de Damian Baxter, un personnage atypique dans la bande d'amis, tous issus de l'aristocratie britannique alors que lui était d'extraction pauvre et pourtant terriblement charismatique se faisant aimer des jeunes filles de bonne famille et détester des jeunes dandys. Baxter lui demande comme un dernier service de rechercher l'auteure d'une lettre lui révélant une paternité ignorée. le narrateur va accepter, non sans réticence, d'effectuer les recherches demandées et par là même, se confronter quarante ans plus tard à son propre passé, ses propres regrets et affronter des vérités qu'il avait préféré dénier.
J'ai adoré Passé imparfait ce roman de Julian Fellowes qui arrive à construire sur plusieurs décennies les destins des personnages les plus emblématiques de sa jeunesse : dans le milieu aristocratique encore guindé et rigide de l'Angleterre des années soixante, pas facile de s'affirmer et de tracer son propre chemin quand les parents influencent les destinées de leurs rejetons lors de bals organisés pour éviter les mésalliances, trouver de beaux partis aux filles, qui bien souvent se résignent en allant vers le moins mauvais des maris. Julian Fellowes fait revivre toutes les différences de ces deux époques : le carcan de codes où l'aristocratie commence à couler car incapable de s'adapter à un nouveau monde, celui des self-made men de la City, les nouveaux maîtres où l'argent remplace le lustre perdu des vieilles familles jadis propriétaires terriennes qui ont dû se séparer de leurs possessions pour sauver la face.
Il y a peut être certaines digressions mais elles ne m'ont pas gênées, bien au contraire, car ce sont souvent des réflexions sur la vie, les choix que l'on fait ou qui nous sont imposés, l'absence de révolte car c'était tout simplement impensable dans ce milieu, la volonté des parents qui écrasent leurs enfants souvent pour le respect de convenances dépassées et l'émergence d'une personne qui va stigmatiser l'écroulement de ce monde.
Passé imparfait est pour moi, un roman d'une grande richesse psychologique, qui m'a permis de mieux appréhender ces deux Angleterre qui ont cohabité et ont vu la fin de la vision conservatrice qui dominait et qui a par la suite été submergée par celle de la réussite individuelle.
Commenter  J’apprécie          355



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}